En ce temps-là,
quand Lazare fut sorti du tombeau,
beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie
et avaient donc vu ce que Jésus avait fait,
crurent en lui.
Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens
pour leur raconter ce qu’il avait fait.
Les grands prêtres et les pharisiens
réunirent donc le Conseil suprême ;
ils disaient :
« Qu’allons-nous faire ?
Cet homme accomplit un grand nombre de signes.
Si nous le laissons faire,
tout le monde va croire en lui,
et les Romains viendront détruire notre Lieu saint
et notre nation. »
Alors, l’un d’entre eux, Caïphe,
qui était grand prêtre cette année-là,
leur dit :
« Vous n’y comprenez rien
vous ne voyez pas quel est votre intérêt :
il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple,
et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. »
Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ;
mais, étant grand prêtre cette année-là,
il prophétisa
que Jésus allait mourir pour la nation ;
et ce n’était pas seulement pour la nation,
c’était afin de rassembler dans l’unité
les enfants de Dieu dispersés.
À partir de ce jour-là,
ils décidèrent de le tuer.
C’est pourquoi Jésus ne se déplaçait plus ouvertement
parmi les Juifs ;
il partit pour la région proche du désert,
dans la ville d’Éphraïm
où il séjourna avec ses disciples.
Or, la Pâque juive était proche,
et beaucoup montèrent de la campagne à Jérusalem
pour se purifier avant la Pâque.
Ils cherchaient Jésus
et, dans le Temple, ils se disaient entre eux :
« Qu’en pensez-vous ?
Il ne viendra sûrement pas à la fête ! »
Les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres :
quiconque saurait où il était devait le dénoncer,
pour qu’on puisse l’arrêter.
Source : AELF
Il m’est souvent arrivé, dans la pratique de mon métier d’éducateur, d’accompagner, à sa demande et bien sûr avec l’accord de sa famille et l’agrément du directeur de son établissement scolaire, un jeune convoqué en conseil de discipline, suite à des écarts de conduite importants. Mais parfois, alors même que j’avais insisté sur les regrets du jeune garçon, sa volonté de réparer et sa promesse de changer, le verdict tombait : l’exclusion était prononcée. Et lorsque je demandais des explications, bien souvent la réponse donnée était du style: mais nous devons tenir compte des autres élèves ; il faut faire un exemple, sinon il y a risque de contamination de ces mauvais comportements.
« Vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple,et que l’ensemble de la nation ne périsse pas ! »
Cette parole du grand prêtre Caïphe continue de résonner dans bien des institutions ! C’est le thème du « bouc émissaire », si bien approfondi par le philosophe René Girard.
Mais lorsque le condamné est l’innocent parfait, alors le système vacille. Voilà pourquoi la croix occupe une si grande place dans l’espace chrétien. En contemplant l’innocent mis à mort, je prends conscience de jusqu’où peut mener le principe de Caïphe et ne peux devenir alors qu’un artisan de la lutte contre l’exclusion.
Puisse aujourd’hui le coup d’œil jeté sur le clocher d’une église, sur un calvaire au croisement d’ une route ou sur un crucifix dans une pièce, m’aider à prendre conscience de jusqu’où peut conduire l’exclusion de celui qui interpelle par ses paroles et par ses actes.
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