Suite au décès de deux fonctionnaires, lors de la violente attaque d’un fourgon pénitentiaire, mardi, dans le département de l’Eure, les syndicats ont appelé, aujourd’hui, à une journée « prisons mortes ». A Saint-Brieuc, les personnels de la maison d’arrêt sont mobilisés depuis 6 heures, ce mercredi matin.
« Surveillants en deuil ». Ce sont les trois mots que l’on peut voir, depuis 6 heures ce matin, sur la façade de la maison d’arrêt de Saint-Brieuc dont l’entrée est, pour le moment, bloquée par des poubelles et palettes installées par des membres du personnel. « On se mobilise pour rendre hommage à nos collègues tués. On pense très fort à leurs familles et également aux collègues qui ont été blessés, en espérant qu’ils s’en sortent », explique Christophe Buono, représentant local du syndicat pénitentiaire des surveillants. Pour lui et ses collègues, c’est le drame de trop.
« ça fait des années qu’on tire la sonnette d’alarme ! L’administration pénitentiaire a évolué, c’est bien. Mais elle manque de moyens ! »
S’il reconnaît que ce type d’attaque aussi violente d’un fourgon pénitentiaire est rare en France, il pose tout de même une question. « Honnêtement, personne n’aurait pensé à une évasion aussi violente et sanglante. Mais pourquoi avoir envoyé un détenu en extraction sachant qu’il avait déjà tenté de s’évader auparavant ? » Comme nombre de ses collègues, Christophe Buono appelle les magistrats à utiliser davantage la visioconférence. « Il faut privilégier les visios et éventuellement faire venir les magistrats dans les maisons d’arrêt. Cela évitera des extractions inutiles où, parfois, les collègues partent sur 500 km pour 20 minutes d’audition voire parfois pour rien parce que c’est annulé pour manque de pièces. »
Une minute de silence a été observée, ce matin, à la maison d’arrêt ainsi qu’au tribunal de Saint-Brieuc. Le Préfet des Côtes d’Armor, Stéphane Rouvé, s’est également rendu, à la maison d’arrêt. « C’est un drame pour l’administration pénitentiaire mais aussi pour toute la communauté nationale. Chacun a vu la violence extrême des individus qui sont intervenus pour libérer la personne dans le fourgon. Malheureusement, les agents avaient très peu de chances de s’en sortir. » Deux agents ont, en effet, perdu la vie. Trois autres sont toujours en soin. « Nous espérons ardemment qu’ils s’en sortiront. C’était pour moi important d’être là, aujourd’hui, auprès des personnels de la maison d’arrêt de Saint-Brieuc. J’apporte mon total soutien à tous les fonctionnaires de l'administration pénitentiaires qui sont un maillon essentiel de la chaîne de sécurité dans notre pays.»
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