Souvenons-nous du premier déplacement du pape hors de Rome après son élection. C’était en juillet 2013 sur l’île italienne de Lampedusa. Depuis cette île, qui voyait arriver sur ses côtes des milliers de migrants africains en bateaux de fortune et au péril de leur vie, François invitait à lutter contre "la mondialisation de l’indifférence" et à demander le don des larmes : "Qui a pleuré pour la mort de ces frères et sœurs ? Qui a pleuré pour ces personnes qui étaient sur le bateau ? Pour les jeunes mamans qui portaient leurs enfants ? Pour ces hommes qui désiraient quelque chose pour soutenir leurs propres familles ?"
Des propos qui avaient touché les cœurs au-delà de la sphère catholique. Mais qui ont aussi interrogé, voire décontenancé un grand nombre de fidèles. Faut-il accueillir tous les migrants qui frappent à nos portes ? Faut-il, pour reprendre cette expression célèbre d’un ancien premier ministre, "accueillir toute la misère du monde" ? La réponse à cette question est loin d’être simple.
Le devoir d’accueil et de charité que nous rappelle l'Évangile ne constitue pas une méthode simpliste à appliquer sans discernement. Pourtant, les chrétiens sur ce registre de l’accueil, sans être naïfs, ne doivent pas oublier qu’ils sont appelés à être prophètes et à ne pas se modeler sur le monde présent. C’est ce rapport complexe du christianisme au phénomène migratoire qu'Antoine Bellier interroge avec ses invités.
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