Sans oublier ce lien particulier qu’est la littérature avec Albert Camus et avec quelqu’un qui a imposé son nom tout aussi fortement : Paul Robert, auteur d’un dictionnaire devenu une référence. Alger, Algérie, ce sont donc des mots à expliquer !
Alger, c'est un mot qui est à la tête de toute une famille : algérien, algérois, et même algérianiser. Tout part de la ville d'Alger, Alger la Blanche.
En effet, « la blanche » en fonction de tous ses immeubles, maisons, monuments peints d’un blanc joyeux, éclatant en plein soleil, ce soleil méditerranéen qu’appréciait tant Albert Camus. En fait, dès l’Antiquité, appartenant au Rois berbères, le site et la cité étaient très convoités, et au IVe siècle avant Jésus Christ les phéniciens en firent un comptoir, puis ce furent les Romains dès le milieu du IIe siècle avant Jésus-Christ qui s’y installèrent, la cité s’appelait alors Icosium, ce qui signifiait sans doute l’île aux mouettes. Ce furent ensuite les Byzantins qui reprirent le flambeau, mais c’est au prince berbère Bologhine Ibnou Ziride qu’on doit le nom de Djezaïr-Béni-Mezghanna d’où Alger tire son nom actuel. En fait Al-Djezaïr signifie les îles en arabe, et ce Al-Djezaïr s’est peu à peu transformé en Algérie, dans lequel se repère encore l’article privilégié al de la langue arabe, qu’on retrouve dans des mots comme algèbre, alchimie, etc. Pourquoi d’ailleurs évoquer un ensemble d’ilots à l’origine d’Alger ? Parce que c’est en partant de ces petites îles qu’aurait été construit le port d’Alger. On a aussi dit que l’image de l’île désignait toute côte fertile, ce qui était le cas de la côte algéroise. Et en 1685, était attestée le mot Algérie pour désigner toute la région.
Sur le nom du pays, et seulement attesté depuis 1960 avec la décolonisation. Algérianiser signifie tout simplement « rendre algérien », et va y correspondre ce qu’on a appelé l’algérianisation des institutions, c’est-à-dire le fait de remplacer les anciens fonctionnaires européens par des Algériens. Rappelons aussi un joli mot, la nostalgérie, inventée par Charles Desprez et qui fut repris par les pieds-noirs exilés en métropole. Joli mot pour un joli pays et une jolie ville.
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