La campagne électorale pour les législatives de septembre prochain s’emballe, pour tourner les pages de l’ère Merkel. Une transition délicate pour l’Allemagne.
Dans un mois et demi, le 26 septembre prochain, l’Allemagne tournera la page de l’ère Merkel, après 16 ans de pouvoir. Cette semaine, les Verts ont lancé leur grand tour d’Allemagne pour tenter de convaincre les électeurs, le parti faisant office de favori il y a quelques mois. Depuis, il est redescendu dans les sondages. "Ils ont connu une grande envolée après la nomination de leur candidate au mois d’avril. Depuis, ils ont enchaîné les maladresses et les micro-scandales autour de la campagne de leur candidate. Ils n’ont pas réussi à recentrer leur campagne sur leur programme, qui est pourtant un programme qui intéresse les Allemands. Ils ont choisi de relancer la campagne à l’écart de Berlin" explique Paul Maurice, chercheur au comité d’études franco-allemandes, à l’Institut français des relations internationales.
De fait, la campagne électorale allemande est davantage centrée sur les personnalités plutôt que sur les thématiques de fond. "C’est un peu le paradoxe car en Allemagne, on vote pour un parti politique plutôt que pour un candidat ou une candidate. C’est le Parlement qui élit le chancelier ou la chancelière. On voit malgré tout une personnification de la tête de liste, et des partis qui n’ont pas su imposer leurs thématiques. Il y a une personnification détachée du vote qui va avoir lieu, ou en tout cas des intentions de vote, ainsi que des thématiques que les partis souhaitent porter aux prochaines élections" ajoute ce spécialiste de l’Allemagne.
Du côté de la CDU, les conservateurs chrétiens, le parti d’Angela Merkel, Armin Laschet, dauphin officiel de la chancelière, a du mal à s’imposer comme un candidat sérieux. Il multiplie les bourdes depuis le début de la campagne. "Sa désignation a été très compliquée. Il n’est président de la CDU que depuis le mois de janvier après une année rocambolesque. Il a été pris dans une lutte fratricide avec son homologue de la CSU. Il est vu comme un bon soldat, mais pas quelqu’un qui va imposer ses propres vues" analyse Paul Maurice.
S’agissant de la gauche, le candidat du SPD, Olaf Scholz, a récemment émergé dans les intentions de vote. 27% des Allemands pensent qu’il ferait un bon chancelier. Quant à son parti, il est crédité de 18% d’intentions de vote, contre 26% pour la CDU. "C’est un parti qui atteindrait un score historiquement bas s’il faisait 18%. L’espoir des sociaux-démocrates serait qu’ils repassent devant les verts, et mener une coalition. Olaf Scholz est aussi d’une certaine manière l’héritier d’Angela Merkel, même s’il n’appartient pas au même parti" conclut Paul Maurice.
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