Le Secours Catholique a présenté son rapport sur l'état de la pauvreté dans les Alpes-Maritimes. Les classes moyennes ne sont plus épargnées, bien au contraire.
Le reste à vivre est plus bas que la moyenne dans les Alpes-Maritimes et ce à cause de l'inflation sur l'alimentation et le prix exorbitant des loyers couplé au manque de logements sociaux. Vivre sur la Côte d'Azur c'est n'avoir que 3 ,40 euros par jour de reste à vivre après les dépenses obligatoires. Cela devient un combat et le Secours Catholique le souligne dans un rapport sur l'état de la pauvreté: un rapport qui n'a pas encore pris en compte l'inflation de ces dernières semaines
D'après les remontées de terrain, aujourd'hui dans les Alpes-Maritimes le logement représente 60% des dépenses engagées dans le revenu disponible chaque mois. C'est le poste de dépense le plus important et qui est le reflet d'une spéculation liée au tourisme et à l'événementiel: les plus pauvres en sont les premières victimes. En 2021, parmi les impayés, le Secours Catholique estime que le loyer représente 40% des dossiers. Dans les Alpes-Maritimes, le chiffre explose à 57,6%.
il y a une viande que je ne mange pas, je suis obligé d'aller vers cette viande. celle que je prenais avant c'est trop cher.
L'autre grande inquiétude concerne la nourriture. Dans les Alpes-Maritimes, on a faim. Parmi les bénéficiaires du Secours Catholique des Alpes-Maritimes, 63% expriment un besoin alimentaire. "C'est 13 points au-dessus de la moyenne nationale" explique Karine Dziwulski, déléguée départementale du Secours Catholique. La faim: Fabienne nous en parle. Cette cannoise n'a pas le choix, "elle compose" contre ses envies. "On est obligés de prendre des produits que l'on ne consomme pas, il y a une viande que je ne mange pas, je suis obligé d'aller vers cette viande. celle que je prenais avant c'est trop cher, on est quatre personnes avec deux ados en pleine croissance" dit Fabienne qui dit gagner 2000 euros par mois mais "n'arrive pas à boucler les fins de mois parce que" Fabienne n'a "aucune aide". Elle estime que c'est son salaire "qui (la) plombe". Le Secours Catholique appelle donc à "relever les minima sociaux à hauteur de 40% du revenu médian (755 euros)" pour les porter à un "niveau décent".
Christine est responsable de l'équipe du Secours Catholique de Cannes. Elle observe "une aggravation très importante depuis le mois de juin. Les factures, les loyers impayés". Les bénéficiaires font le choix de ne plus se nourrir: "ils sautent des repas" explique Christine. "Les personnes ne se soignent plus non plus et en boutique solidaire on a une grosse augmentation de la fréquentation". Le Secours Catholique dit désormais attendre des responsables politiques "un discours de confiance, une recherche de cohésion sociale".
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