"Alsa'Flip", jouer au flipper pour la bonne cause - Benoît Petit Demoulière

RCF Alsace : Pour bien comprendre : quel est le lien entre un flipper ainsi que les autres jeux de café et les soins dans les établissements de santé ?

Benoît Petit Demoulière : Ce lien, il n'existait pas justement... C'est nous qui l'avons créé puisque ce lien c'est la notion de se dire : " Qu'est ce que peut faire les malades dans les établissements de santé et à part s'ennuyer ?" On s'est alors dit que l'on pouvait mieux faire... C'est pour ça que l'on a proposé le flipper !Cette modalité existe déjà dans le projet "The Project Pinball Charity" aux États-Unis qui avait montré un énorme succès ! On a donc décidé de recopier l'initiative en installant un premier flipper. Ça a super bien marché, et donc on a créé l'Association des "Lumières dans les yeux".


RCF Alsace : Quand est-ce que vous l'avez créée et, entre temps, combien de flipper vous avez installé ?

Benoît Petit Demoulière : On l'a créé en 2018 et depuis on a installé neuf flippers. On a commencé avec la oncopédiatrie à l'hôpital Haute-Pierre de Strasbourg. Par la suite, on a poursuivi, en psychiatrie adulte, en pédopsychiatrie et on s'est étendu au fur et à mesure avec le handicap mental, etc. Avec tous les établissements publics de santé qui sont intéressés.

RCF Alsace J'imagine les gens qui rentrent dans un service, que ce soit les patients, les accompagnants ou les professionnels de santé voire un flipper dans leur hôpital... C'est quoi la réaction?

Benoît Petit Demoulière : C'est ça qui est intéressant, c'est que justement, c'est inattendu ! C'est inattendu parce que c'est une machine qui crée de la lumière, qui fait du bruit, il y a des musiques... On ne s'attend pas à trouver ça dans le milieu hospitalier. ça crée un point d'intérêt : un point
de convivialité et de cohésion. Ce qui est intéressant c'est que l'on sorte du cadre de santé, toujours très médicalisé, très austère, ça apporte une touche de joie, de vie et un pôle qui devient rapidement un pôle d'intérêt pour tout le monde. La relation entre les soignants, les accompagnants et les cadres de santé change aussi : le temps d'une partie, ils deviennent des joueurs. Donc là, c'est intéressant aussi parce qu'il y a un vrai travail que peuvent faire les soignants, notamment en psychiatrie, pour créer des liens sociaux différents. On a les soignants et les aînés qui en ont déjà vu et qui se souviennent des années flipper des années 80, 90. Là, ils sont contents de montrer ça notamment aux enfants. On a des jeunes qui découvrent ! Souvent, ils viennent en nous disant " Ah mais j'ai déjà joué à ça sur mon téléphone, sur ma tablette, sur ma console " et qui découvrent le vrai objet.
Là, il y a un vrai changement de paradigme : la partie virtuelle, c'est bien beau mais là, ils ont une bille qu'ils doivent apprendre à contrôler et c'est vraiment très différent ! Donc ça marche vraiment très bien.

RCF Alsace : Vous allez parler de tout ça ce week-end. Qu'est ce qui va être vécu dans ce salon "Alsa'Flip" ? On va jouer au flipper, c'est ça l'idée ?

Benoît Petit Demoulière : Exactement, à "Alsa'Flip" on va rassembler toutes celles de l'association qu'on a le droit de sortir des établissements. On rassemble aussi toutes les machines que les passionnés ont accepté de nous prêter.
Il y aura une billetterie, de la restauration rapide...ect. L'idée, c'est de pouvoir collecter des fonds pour ensuite, continuer notre action. Parce qu'un flipper neuf (ceux qu'on achète) ça coûte 9 000 €... L'idée c'est donc de pouvoir collecter des fonds pour poursuivre par la suite notre action.

RCF Alsace : Ça se fait à travers cette billetterie et la restauration qui sera proposée, c'est ça ?

Benoît Petit Demoulière : Exactement, tous les fonds qu'on va collecter durant le week-end sont entièrement dédiés pour notre action associative.

Merci Benoît Petit Demoulière pour cet événement "Alsa'Flip" qui aura lieu ce week-end 28 et 29 octobre à la salle des fêtes d'Illkirch Graffenstaden.