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Amoco Cadiz: retour sur l'une des pires catastrophes écologiques de France

Un article rédigé par De la Faye - RCF,  - Modifié le 14 mars 2018
Il y a quarante ans, un pétrolier libérien s'échouait sur les côtes du Finistère Nord, en Bretagne. Une catastrophe écologique dont il faut tirer des leçons.

L’Amoco Cadiz, après cinq semaines de traversée depuis  le port de Raso Tanura en Arabie Saoudite, subit, en pleine tempête, une panne de gouvernail. Il y a 40 ans, le 17 mars 1978, ce navire s'échoue sur les côtes bretonnes, provoquant alors une gigantesque marée noire. Il déverse pas moins de 220 000 tonnes de pétrole contenues dans ses soutes, au large de Portsall, dans le Finistère.
 

Le combat d'Alphonse Arzel

Après la catastrophe, un procès engagé contre la société américaine Amoco Corporation durera 14 longues années, afin que la Bretagne obtienne réparation. Ce procès, cette action, ce fut le combat d'une vie pour Alphonse Arzel. Décédé en février 2014, l'ancien sénateur-maire de Ploudalmézeau, confiait en 2001 à Christophe Pluchon, de RCF Finistère, comment il s'était battu, avec d'autres élus réunis dans un syndicat mixte, pour la Bretagne.
 
Une action qui a laissé des traces. Car le principe de "Pollueur Payeur" d’Alphonse Arzel a été très solidement établi après le drame de ce naufrage. Le syndicat mixte a obtenu en première instance du tribunal de Chicago 10,6 millions d'euros de préjudices puis 34 millions d'euros en appel, contre 152 millions d'euros pour l'Etat. 

Le procès de l'Amoco Cadiz, un véritable tournant

Pour Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, c'est le premier dossier qui a réellement pu aboutir à une indemnisation suite à une pollution aux hydrocarbures. Engagée, à l’époque,  dans la défense des collectivités locales bretonne, Corinne Lepage rappelle au micro de Clémence de la Faye, les impacts d’un tel procès.

Il faut dire que les chiffres en disent long sur l'ampleur de la catastrophe. Quatorze ans de procès pour 220 000 tonnes de pétrole déversées sur 300 km de côtes, engluant des milliers de cadavres d’oiseaux et de poissons. Les conséquences ont été dévastatrices pour la nature. Odile Guérin, géologue, aujourd’hui maire-adjointe à l’environnement à Trebeurden, avait créé, au lendemain de la catastrophe, une clinique pour les oiseaux. Victimes visibles de la catastrophe, ces derniers ont été touchés en dizaine de milliers par la catastrophe.

Des stigmates toujours visibles

Même si aujourd’hui il n’y a plus d’oiseaux à soigner, l’impact du naufrage est encore visible 40 ans après. Face à ces déchets qui sont encore là, l’association Robins des bois, spécialisée dans les déchets post-catastrophe, a répertorié des listes des déchets oubliés dans les Côtes d’Armor et le Finistère, provenant de l’Amoco Cadiz mais aussi d’autres cargos échoués comme le Torrey Canyon.  

En 2007, l’association porte plainte contre X pour abandon de déchets dangereux. Le ministère de l’Ecologie a ensuite mandaté le bureau de recherche géologique et minière pour dresser un inventaire précis. Le porte-parole de l’association, Jackie Bonnemains explique à Clémence de la Faye les ravages de ces déchets oubliés. L’association rappelle que l’inventaire des sites de stockages de déchets dans les Côtes d’Armor et le Finistère, est disponible sur infoterrebrgm.fr.

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