Cette décision unilatérale qui avait provoqué un regain de tension entre les deux Etats est toujours dénoncée par Kiev, et la communauté internationale. Quelques mois après cette décision, les troupes russes envahissaient le territoire du Dombass ukrainien, tout en soutenant les forces séparatistes toujours en place aujourd’hui.
"La Crimée oui, puisqu’une majorité d’habitants ont confirmé leur souhait par référendum d’être rattaché à la Russie. Mais évidemment, cela n’est pas comme ça que l’entendent les Ukrainiens. Globalement, les non-russophones de Crimée vivent normalement. Il n’y a pas de discriminations importantes ni nouvelles par rapport à ce qui existait. Ils constituent une catégorie un peu à part mais ce sont des citoyens qui sont considérés comme pleinement intégrés" explique François Géré, géopoliticien, président de l’Institut français d’analyse stratégique.
"Du côté de la Russie il n’est évidemment pas question d’y revenir. La Russie a pris toutes les mesures, économiques, logistiques et militaires pour faire en sorte que la Crimée reste indéfiniment une terre russe. Cela ne résout pas le problème juridique. Il y a eu annexion, violation du droit international. Et le problème reste en suspens avec un certain nombre de sanctions maintenues par les Nations-Unies, par l’Union européenne, par les Etats-Unis à l’encontre de la Russie et on ne voit pas très bien comment il pourrait y avoir aujourd’hui un règlement par consensus. C’est donc une situation juridique non-résolue et qui risque de se prolonger pendant des années et des années" ajoute-t-il.
"Non elle n’est pas stabilisée. Il y a encore des milices, une activité paramilitaire. On ne peut pas considérer que la situation est stabilisée. Le président ukrainien estime qu’il s’agit toujours d’une situation de guerre. C’est d’ailleurs sur ce thème qu’il fait actuellement campagne. La porte de sortie est qu’après les élections ukrainiennes il y ait une reprise du dialogue et que finalement les Russes et les Ukrainiens se mettent d’accord sur la nécessité de ne plus apporter de soutien aux différentes forces qui sont encore face à face" conclut François Géré.
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