L’un des enjeux de ce scrutin, est sans doute le duel entre le Parti Authenticité et Modernité (PAM) et le Parti de la Justice et du Développement (PJD), à sensibilité islamiste modérée. "Ce sont les deux partis qui passent en tête et qui vont s’affronter pour la primature. Le PJD a une certaine avance et le PAM n’a pas rattrapé son retard malgré les manœuvres des dernières semaines" explique Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des Pays Arabes.
C’est le PJD qui était jusqu’à présent aux manettes, c’est donc l’heure du bilan. "Sur le plan économique il n’y a pas de vraie percé. La croissance a été un peu atone, sauf que le pays progresse malgré tout. Le Maroc a comme première exportation les véhicules. C’est un succès. Il connaît également une montée en gamme des classes moyennes de la société. Le bilan n’est pas mauvais, mais il n’est pas non plus brillant" décrit Antoine Basbous.
Face à un roi aux quasi pleins pouvoirs, se pose aujourd’hui la question des compétences du Parlement. "La monarchie n’est pas totalement constitutionnelle. C’est un objectif qui n’est pas atteint. Le roi a énormément de pouvoirs qu’il n’exerce pas de façon directe. Il y a derrière l’Etat profond qui est constitué de la haute administration, ce sont eux qui opèrent et gèrent les affaires de l’Etat et qui expriment plus ou moins la volonté du palais. Et cette volonté, pour les élections, penche au profit du PAM" analyse ce spécialiste des pays arabes.
Se pose enfin la question de la gestion des extrémistes musulmans dans la vie politique marocaine. A ce sujet, Antoine Basbous rappelle que "les salafistes constituent un courant notable. Il y a eu une directive qui a réparti les salafistes dans plusieurs partis de manière à ne pas avoir un parti salafiste qui pourrait peser. Ils seront mieux gérés de cette manière-là".
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