Après 5 ans et demi d’emprisonnement au Liban, Antoinette Chahine raconte son histoire et milite contre la peine de mort et contre l’injustice dont elle a été victime dans sa jeunesse. Le 3 décembre dernier, la cinquantenaire franco-libanaise est intervenue au lycée Notre-Dame Saint Sigisbert pour partager son vécu bouleversant avec les élèves.
C’est à l’âge de 22 ans qu’Antoinette Chahine a été séparée de sa mère, et emprisonnée pendant 5 ans et demi. L’Etat Libanais l’a arrêté et torturé pour la pousser à signer un témoignage falsifié disant que son frère avait participé au meurtre d’un prêtre au Liban en 1994. Refusant de mentir, elle a enduré des souffrances psychologiques et physiques : “Je ne voyais pas le soleil, je ne sentais pas l’air frais”, explique-t-elle.
Antoinette Chahine raconte alors son histoire avec une grande force. Devant la douleur des souvenirs, elle prend le temps de choisir ses mots afin de transmettre son ressenti le mieux possible aux élèves impressionnés par son parcours éprouvant : “J’ai vécu l’injustice et j’ai rêvé pendant 5 ans et demi de pouvoir embrasser ma mère”, dit-elle.
Pendant ces années d’emprisonnement, Antoinette Chahine a reçu beaucoup de lettres provenant du monde entier et d'organisations comme l’ACAT et Amnesty International. Même si elle ne comprenait pas la langue, elle était convaincue de la douceur des mots écrits sur ces lettres qu’elle embrassait et qui lui donnaient la force de lutter jour après jour.
Il est très important pour elle de témoigner auprès des jeunes pour que son histoire et son combat puissent se poursuivre. Elle souhaite donner de la voix pour les prisonniers et les victimes d’injustice qui souffrent encore dans l’ombre. À la fin de son intervention, elle a tenu à remercier les élèves pour leur écoute et leurs questions. Elle continue ses interventions tout en évoquant son livre “Crime d’innocence”, publié en 2007.
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