Au-delà de la géopolitique des deux Corées, les dessous des Jeux. Coût, infrastructures, impact réel ou supposé sur l'économie, les Jeux Olympiques, qu’ils soient d’été ou d’hiver, ont souvent été l’objet de polémiques. Quelques chiffres pour tenter de comprendre.
Il y a 50 ans, à Grenoble, les premiers Jeux d’hiver modernes rassemblaient 1 158 athlètes de 37 pays, sur 35 épreuves et 10 disciplines. Des chiffres bien inférieurs à ceux de la Corée du Sud. Cette année, les JO rassemblent 2 925 athlètes issus de 92 pays, sur 15 disciplines et 102 épreuves.
Une inflation liée aux nouveaux sports de glisse comme le snowboard notamment, qui a permis d’élargir l’audience des JO d’hiver. En parallèle, cette expansion s’est traduite par une inflation des coûts et des infrastructures nécessaires pour organiser les Jeux avec un cahier des charges venant du CIO de plus en plus strict.
A l'époque, à Grenoble, le budget était estimé à 1,1 milliard de francs. Une somme considérable. Et le déficit s’est élevé à 80 millions de francs. L’Etat a versé 80 % du budget. Pour les JO de Corée du Sud, le budget a été estimé à 6,4 milliards d’euros estimé mais la facture pourrait bien avoisiner les 10 milliards d'euros. A titre de comparaison on avait relevé 36 milliards d’euros de budget pour Sotchi il y a 4 ans. Un record absolu.
A Sotchi comme ailleurs, un grand nombre d’installations sportive ont été abandonnées après la compétition. Qui se souvient des JO de Sarajevo en 1984 ou en 2006 à Turin où la piste de bobsleigh est désormais désaffectée ? Un abandon qui touche également les infrastructures hôtelières ou de transports.
Reste que durant 27 ans, les Grenoblois on mit la main à la poche pour éponger la dette liée aux JO. Le débat sur l’après JO est toujours là et la question de héritage divise encore et toujours. Les candidatures sont de plus en plus contestées en Europe. D’autant que s'ajoute la problématique du réchauffement climatique.
Le CIO commence à prendre conscience du problème. Une question qui se pose aussi pour les JO d'été. Pour 2024, seules Paris et Los Angeles restaient en course pour finalement aboutir sur une double attribution. L’agenda olympique met désormais en avant les critères de durabilité, d’héritage et de transparence des JO dans le choix de la ville organisatrice. Pékin en 2022 recyclera certaines installations des JO d’été de 2008. L’objectif de cette réforme d’avoir des Jeux à échelle plus humaine avec un usage post-olympique des sites permanents pour réduire les coûts et les dépenses.
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