Le réalisateur américain James Gray s'attaque aux divisions sociales, politiques, raciales par le prisme de l'enfance.
Habitué du Festival de Cannes, James Gray plonge dans les souvenirs de l'enfance et les inégalités d'une New York inhospitalière dans les années 80. "Je voulais montrer les différentes couches dans ce système par le truchement des privilèges" explique le réalisateur. La caméra suit Paul, enfant qui fait les 400 coups dans une famille américaine qui aspire au progrès social et compte beaucoup sur ses enfants. Johnny, son ami afro-américain l'embarque dans des bêtises d'enfance.
Aspirer à un avenir meilleur. Mais comment ? Deux visions s'opposent. Celle des enfants, très simple mais en dehors des règles de la société. Celle des adultes, âpre, complexe avec des concessions pour avancer. Ainsi, Anne Hathaway s'épanouit dans un rôle de mère juive. "C'était un honneur. Mon mari est juif on a beaucoup parlé du sens de ce film. Ma belle mère qui est décédée récemment était une mère juive superbe. Je lui en suis très reconnaissante. Il y a tant d'amour. J'ai du mal à trouver les mots. J'étais ravie d'avoir l'occasion de camper ce personnage" dit l'actrice lors de la conférence de presse.
Dans un contexte qui fait écho à la situation actuelle faites d'incertitudes nucléaires et d'inflation, James Gray veut aussi nous ouvrir les yeux. "Comment résoudre les problèmes d'inégalités et de classe sociale ? En tant que réalisateur on est pas censé donner une réponse au monde. Nous sommes ici pour illustrer éclairer, poser des questions. Le reste c'est au spectateur" d'en décider". Avant de rajouter à propos du capitalisme: "on est dans une situation épouvantable aujourd'hui regardez ça, il doit y avoir un autre système" dit-il en rejetant le communisme. "C'est à nous artistes de montrer que l'on s'est trompés".
Armageddon Time redessine un thème abordé à de nombreuses reprises sans totalement le réinventer. Nul doute que la classe moyenne va revivre, un peu, de son passé, de son enfance, de l'apprentissage de la vie.
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