Annecy
La stupeur, l'incompréhension et la tristesse ont gagné les Annéciens. Au fil de la journée, de nombreux habitants se sont massés devant les grilles de la préfecture, ou à proximité du lieu du drame, bouclé par les enquêteurs. Annecy, ville tranquille, au décor de carte postale, a basculé dans l'horreur ce matin. Il était 9h45, quand un individu, armé d'un couteau de type Opinel, a débarqué dans l'aire de jeux du Pâquier, tout près du Pont des Amours.
Peu avant 10h, six personnes, dont quatre jeunes enfants, sont attaqués à l'arme blanche. L'assaillant est maitrisé par les forces de police. Légèrement blessé, l'assaillant est actuellement en garde à vue. Du côté des victimes, le bilan est encore provisoire. Les quatre enfants sont en urgence absolue : 22 mois pour l’un, 2 ans pour deux autres et 3 ans pour le quatrième. Deux de ces jeunes enfants sont d'origine britannique et néerlandaise.
Un homme de 70 ans, blessé au niveau du cou et malencontreusement par la balle d'un policier, a également été transporté en état d'urgence absolue à l'hôpital d'Annecy. Enfin, un autre homme a été blessé plus légèrement.
La procureure d’Annecy, Line Bonnet-Mathis souligne « qu’aucun mobile terroriste apparent » n’a pour l’instant été retenu.
L’auteur de l’attaque est âgé de 31 ans et aurait fui la guerre en Syrie en 2011 pour gagner la Suède. Un pays où il a obtenu en 2013 le statut de réfugié. Il a été marié et a un enfant de trois ans. D’après l’AFP, qui a interrogé une personne se présentant comme son ex-femme, son départ vers la France est lié au fait qu’il n’a « pas réussi à obtenir la nationalité suédoise ». Il aurait alors rejoint Annecy, à l'automne dernier, où il était jusque-là inconnu des services de police et de renseignement.
Plusieurs éléments mériteront d’être creusé ces prochains jours. L’assaillant, qui portait une croix chrétienne quand il a été interpellé, s’était présenté comme un « chrétien de Syrie » lors de sa demande d’asile à l’Ofpra le 28 novembre 2022. Or, il s'était vu notifier le refus de cette demande il y a quatre jours. Y-a-t-il un lien avec son passage à l'acte ?
Autre information : dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on l’entend déclamer en anglais durant l’attaque « au nom de Jésus-Christ ». Mais à ce stade, selon les autorités, cela reste insuffisant pour prouver la motivation religieuse de son acte.
Peu de temps après les faits, François Astorg, le maire d'Annecy, s'est rendu sur les lieux du drame pour prendre connaissance de la situation, rendre hommage aux victimes et saluer le travail des forces de l'ordre. Aux annéciens, il promet "nous mettons tout en oeuvre pour la sécurité".
Monseigneur Yves Le Saux célébrera une messe demain, vendredi 9 juin, à 18h00, en la cathédrale d'Annecy. L'évêque du diocèse d'Annecy appelle à la prière, mais aussi à ne pas faire d'amalgame.
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