Les réactions se succèdent au lendemain de l'attaque terroriste de Strasbourg. Parmi elles, celles des principales Eglises françaises.
Après la stupeur, place à la fraternité et à l'accompagnement. Tel est le message porté par les principaux représentants religieux alsaciens, au lendemain de l'attaque terroriste de Strasbourg. Catholiques comme protestants appellent à l'unité, à la fraternité, à la prière et à l'accompagnement.
"Je voudrais exprimer au nom de l’Union des Eglises protestantes d’Alsace et de Lorraine, exprimer nos pensées et nos prières aux victimes, à leurs proches, et à tous ceux qui ont été témoins de ces horribles actes de terreur perpétrés au cœur de notre ville, et qui en sont encore affectés" a ainsi déclaré Christian Krieger, président de la Conférence des Eglises européennes.
"Dans un premier temps, les Eglises doivent exprimer leur empathie envers les victimes, envers toutes les personnes affectées par ces deuils et ces actes. Le rôle des Eglise, c’est aussi de les accompagner, d’offrir de l’écoute, de l’accompagnement pastoral, du recueillement. Nous avons demandé à nos pasteurs d’ouvrir leurs églises, d’être disponibles pour accueillir ceux qui ont besoin de temps d’écoute, d’accompagnement, de recueillement. Nous allons organiser une célébration œcuménique afin d’offrir un espace plus collectif de recueillement et de prière pour la paix" ajoute-t-il.
"Il nous appartient aussi en tant qu’Eglise de dénoncer ces actes de haine et de terreur qui veulent en fait semer la méfiance là où nos existences sont appelés à se découvrir proches et fraternelles, dans nos relations sociales, dans nos vies culturelles, dans nos existences de tous les jours. Les Eglises ont vocation à rappeler que ce monde dans lequel nous vivons et cette humanité qui est la nôtre a été tant aimée par Dieu qui nous a envoyé son fils unique. Nous devons aussi être porteurs d’un message d’espérance, de confiance, tout particulièrement au cœur de cette période de Noël qui met au cœur de nos existences un message de paix et de joie" conclut Christian Krieger.
Après la stupeur et la tristesse, il faut aujourd’hui réagir. "Je vais contacter mes aumôniers d’hôpitaux, s’ils ne sont pas déjà sur le pont. Il y a encore une douzaine de blessés. On va les accompagner. Et je vais prendre contact avec le maire de Strasbourg pour les soutenir dans leurs démarches avec en ligne de mire l’union par la prière" a déclaré de son côté Mgr Luc Ravel, l'archevêque de Strasbourg.
"S’il y a quelque chose que je récuse, c’est de vouloir supprimer de la Bible tous ces passages qui traitent de la violence. Non pas que Dieu veuille la violence, mais justement, on est dans un monde de violence, et vouloir le nier et ne pas donner la place que peut avoir Dieu dans cette violence humaine, c’est nous priver de tout un pan de notre existence, et de dire que tout va bien, tout le monde est gentil. Les racines de la violence sont en nous. Il faut vraiment que l’on se remette tous devant ce mystère de Dieu, qui nous laisse la liberté, et qui nous accompagne au cœur-même de nos violences" a conclu Mgr Ravel.
"La conférence des cultes s’est réunie ce matin. Elle a évoqué ce qui s’est passé à Strasbourg évidemment. Nous allons faire un communiqué qui va rappeler simplement deux choses : non pas seulement l’émotion, la tristesse et l’effroi, mais aussi la confiance. Cette idée que traverser ce genre d’événement est aussi traverser ensemble. Ne pas être les uns contre les autres sans solidarité. C’est la thématique de la fraternité qui est en jeu" a quant à lui expliqué le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France.
"L’an dernier, avait eu lieu à Strasbourg ce rassemblement protestant avec comme thème principal la fraternité. Nous y sommes. Elle est encore une fois mise à l’épreuve. Et les confessions de ce pays se tiennent par la main pour dire combien il est important d’être ensemble" ajoute-t-il.
"Ce qui est en jeu, c’est de se dire qu’une société tient lorsque ses responsables, religieux notamment, ne réduisent pas cela à la violence. La société, c’est la conviction qu’en humanité nous sommes tous les uns avec les autres. Il y a un enjeu pédagogique majeur. À chaque fois qu’il y a un attentat, des personnes colportent toute une série d’informations. Et notre responsabilité est de tenir bon à partir de valeurs fondamentales qui nous lient les uns les autres" conclut François Clavairoly.
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