Une femme sur dix connait une fausse couche au cour de sa vie. Pour en comprendre les causes, le projet “In Utero Care” est porté par le CHU de Bordeaux. Le Professeur Loïc Sentilhes, chef du service de gynécologie obstétrique était notre invité dans “Le 18/19 en Nouvelle Aquitaine”.
Qu’il s’agisse de mort foetale in-utero (arrêt de l’activité cardiaque d’un foetus après 14 semaines d'aménorrhée), de fausse couche (décès du foetus avant le premier trimestre de gestation), ou de restriction de croissance (retard du potentiel de croissance du foetus), les raisons des accidents de grossesse sont souvent inconnues.
Parce que "rares" (le risque de perte foetale après 14 semaines d'aménorrhée concerne 3 femmes sur 1000) et "flous" (30 à 50 % des cas restent inexpliqués), ces accidents sont trop peu considérés. D’après Loïc Sentilhes, il persiste des difficultés de financement dans la recherche pour déterminer leurs origines. Les méthodes médicamenteuses, moins coûteuses, seraient privilégiées par des laboratoires "qui ne souhaiteraient pas aller plus loin".
La concentration des moyens financiers, de main d'oeuvre et de compétences n'est pas "évidente". Mais pour le Professeur, les conditions semblent réunies au CHU de Bordeaux.
Fondé par le Professeur Patrick Blanco, et soumis à un brevet, "In Utero Care" est composé en 4 axes (Immunologique, génétique, environnemental, et clinique) qui ont pu être développés grâce à la collaboration d’infectiologues et généticiens, mais aussi du laboratoire “Immunoconcept”, du Centre d’évaluation de l’impact environnemental sur le devenir obstétrical “Artemis”, et du Comité interassociatif de la naissance. "Tout le monde s'est mis main dans la main".
La participation des femmes victimes d’un accident de grossesse à ce projet est une question importante qui se pose. Nombreuses sont marquées psychologiquement par des antécédents sévères comme des récidives de fausses couches. Mais le Professeur Loïc Sentilhes insiste sur leur accompagnement post-partum immédiat par des psychologues et sages femmes avec "des soins sensibles à leur fragilité [...]. Ce sont des patientes qui nous connaissent bien, avec lesquelles un lien s’est tissé, qui nous font confiance, et qui sont très demandeuses de participer".
Aujourd’hui, le projet “In Utero Care” a permis à deux patientes, d’avoir des enfants en bonne santé.
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