C’est de Notre Dame de Harrissa au Liban que je vous adresse ma chronique.
Quand j’ai pris mon mandat à la présidence des EDC, j’ai été touché par l’interpellation de Joe Hatem le président des EDC Liban qui m’a parlé de son pays qui accueille de 1, 5 millions de réfugiés Syriens et Palestiniens sur une population totale de 4,5 millions de personnes.
Ayons en mémoire que la France malgré l’investissement de nombreuses associations caritatives a beaucoup de mal à gérer l’arrivée des 15 000 réfugiés et 110 000 immigrés. Depuis le début de la guerre, il y a 8 ans, ces syriens ont fui leur pays et abandonné leurs biens pour se réfugier au Liban et vivent dans des conditions précaires.
Quand je vois cette situation, je me dis que nous Français devrions réagir !
D’abord il nous faut retrouver le sens de la compassion. Tant que ce ne sont que des statistiques, nous ne sommes pas sensibles à cette misère du monde. Il est temps que nous ouvrions nos cœurs de pierre pour en faire des cœurs de chairs sensibles à cette misère du monde. Il nous faut les rencontrer pour y mettre des noms et des visages.
La France qui rencontre ses propres difficultés doit changer de paradigme. Le problème en France n’est pas autour du nombre d’immigrés mais autour de la capacité à les intégrer. Je vois plusieurs raisons à cette échec d’intégration :
- Concentration des populations immigrées sur des territoires déjà fragiles.
- Notre peur de l’autre qui amène à construire des murs à la place de construire des ponts
- Manque de contreparties et de devoirs.
- Le fait que ces réfugiés n’ont pas le droit de travailler . Or le travail rétabli la dignité
Je pense qu’il faut décentraliser ces questions de l’intégration en faisant confiance aux personnes et à leurs efforts d’intégration.
Il nous faut ouvrir notre cœur, mettre à disposition des hébergements non occupés. Je connais deux couples d’amis qui ont chacun accueilli chez eux un couple de réfugiés Syriens. Je trouve cela remarquable. Il nous faut dépasser nos peurs et oser accueillir. D’autres s’impliquent dans les associations caritatives. Chacun peut agir selon sa sensibilité. Aux EDC, nous sensibilisons nos membres à agir seul ou en équipe car nous trouvons qu’il y a beaucoup de commentateurs du monde et pas assez de personnes à agir.
Chers auditeurs, prions pour ces personnes qui vivent cette précarité et posons des actes pour diffuser cette civilisation de l’amour, de paix et de charité. Le Liban, la France et le monde en ont tant besoin.
Saint Jean Paul II disait du Liban, c’est plus qu’un pays, c’est un message.
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