Le rendez-vous entre Donald Trump et les journalistes était particulièrement attendu. Du Mexique à l’Obamacare en passant par ses relations avec la Russie ou les délocalisations d’entreprises américaines, M. Trump a surtout réaffirmé des positions déjà connues.
On aurait pu croire que Donald Trump aurait changé après son élection. Il n’en est rien, visiblement, que ce soit sur le Mexique, l’Obamacare ou d’autres sujets. "Il n’a pas vraiment changé c’est vrai, mais ses adversaires n’ont pas changé non plus. Cette conférence de presse était agitée, elle ne correspond pas aux conférences de presse des autres présidents. Cela veut dire que l’atmosphère est tout à fait particulière, en ce moment, aux Etats-Unis" explique André Kaspi, historien et spécialiste des Etats-Unis.
Ce qui est certain, c’est que Donald Trump veut aller vite. Cela s’est particulièrement ressenti dans le vocabulaire employé mercredi soir, lors de sa conférence de presse. Le président élu a notamment déclaré qu’il serait le plus grand créateur d’emplois que Dieu n’ait jamais créé. Ce qui passe notamment par faire revenir un certain nombre d’entreprises sur le sol américain. "Cela peut marcher. Nous sommes dans une période de mondialisation, on ne peut pas imaginer que les Etats-Unis se ferment sur eux-mêmes. Malgré tout, cela peut fonctionner en incitant les entreprises à revenir sur le sol américain sous peine d’êtres soumises à des taxes qui pourraient être particulièrement fortes" ajoute André Kaspi.
Le grand sujet attendu par les médias lors de cette conférence de presse était la réaction de Donald Trump à l’information selon laquelle la Russie détiendrait des informations compromettantes sur lui, des informations non confirmées. "Il n’a pas tout à fait tort. Tout dépend de ce que l’on publie mais l’agence de presse qui a publié un rapport constatant les dérives sexuelles de Donald Trump lorsqu’il était à Moscou n’a aucune confirmation. Avant de publier, les journalistes auraient mieux fait de vérifier" constate ce spécialiste des Etats-Unis.
Une affaire qui révèle surtout qu’entre certains médias, et Donald Trump, il y a une vraie fracture. "N’oubliez pas qu’à la veille des élections présidentielles, 200 journaux ont pris parti pour Hillary Clinton, et six seulement pour Donald Trump. Comment imaginer que ce dernier ne cherche pas à prendre sa revanche d’une manière ou d’une autre ?" s’interroge André Kaspi. Il ajoute cependant que la presse ne risque rien. Au maximum, si Donald Trump l’emporte dans l’opinion, elle risquerait le discrédit, mais la liberté de la presse serait toujours d’actualité.
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