Mgr Jean-Paul Vesco a participé activement à la béatification des martyrs d’Algérie, et il raconte : "c’était un moment exceptionnel et un très grand défi, notre souhait le plus profond était de l’organiser en Algérie. Pour les Algériens, "la béatification a signifié la fraternité, il y a une soif de fraternité". On a posé un acte ensemble et ça va un petit peu changer notre vie".
Pour Mgr Vesco, "l’Eglise d’Algérie se veut une Eglise citoyenne, au service de la construction de la société dans laquelle elle est", "même si elle sera toujours considérée comme un corps étranger dans une société musulmane". Il ajoute : "nous avons à cœur d’apporter notre part dans cette société".
"Être des hommes et des femmes dignes de confiance, croire que l’autre a une part de vérité, cette fraternité c’est simplement reconnaître qu’on est tous issus d’un même père, quelle que soit notre religion" témoigne Mgr Vesco. "Au XXIème siècle le monde sera fraternel ou ne le sera plus".
A l’heure du début des JMJ au Panama, Mgr Vesco raconte : "je suis curieux de savoir comment ça va être vécu dans notre diocèse, comment le message de ces jeunes qui se réunissent à l’appel d’un pape est perçu en Algérie". Dans son église il raconte le grand engagement des jeunes étudiants d’Afrique subsaharienne : "années après années c’est eux qui sont le plus au contact de la jeunesse algérienne, au cœur des universités". Mgr Vesco est fasciné par la "richesse" de ce brassage.
Sur les migrants, "en ce moment on les voit surtout partir, il y a une politique assez claire de refoulement au Maghreb actuellement". "Je regrette que ces jeunes aient à quitter leur pays pour avoir un avenir alors que tout est dans leur pays. Souvent la rage me prend de voir ces jeunesses gâchées, ces années de vie perdues pour ces jeunes". Mgr Vesco soutient le droit à "ne pas migrer et à pouvoir construire sa vie dans son pays".
Mgr Vesco raconte la relation avec les autres confessions, notamment avec les églises évangéliques, "on a une façon différente de porter l’Evangile, de comprendre la bonne nouvelle". Il ajoute : "je suis très heureux en Algérie, j’aime le rapport à ce pays, je crois surtout que j’aime y être car je m’y suis senti envoyé".
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