Plusieurs rassemblements du monde de la justice dans les Alpes-Maritimes et une grève. Une journée de mobilisation inédite pour protester contre le manque de moyens.
Maître Julien Prandi est avocat à Nice. Il est aussi membre de la Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats. Comme beaucoup de ses collègues, il est venu à 13h30, sur les marches du Palais de Justice de Nice. Pourquoi sont ils si nombreux à faire grève ? Deux déclencheurs: le suicide d'une jeune magistrate de Béthune (Nord) et une tribune signée par 3000 magistrats. "On est tous unanimes" explique Julien Prandi. "Au pénal, on se retrouve avec des audiences qui terminent à 1h du matin alors que nous sommes convoqués à 13h30". Forcément, à minuit, personne n'a la même attention sur un dossier.
Les délais sont aussi en causes. "Un an et demi" d'attente parfois. Les avocats ressentent "surcharge et fatigue" au quotidien. Et ils ne sont pas les seuls. Les magistrats expriment leur colère. Ludovic Mantefeul est vice-procureur à Nice. Pour lui, les conditions de travail ne sont réunies pour être bonnes.
"Si vous êtes jugé au pénal par exemple, en cas de renvoi, c'est à dix mois, ce qui est considérable". "Les gens ont le droit d'être jugés rapidement" explique le vice-procureur qui estime qu'il faut "un effort de recrutement des magistrats". Ludovic Mantefeul a une pile de 300 dossiers sur son bureau. à Nice, "une vingtaine de magistrats supplémentaires" sont nécessaires.
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