C’était un souhait du chef de l’Etat : changer le visage des quartiers d’ici à la fin du quinquennat. C’est dans ce sens que le 26 avril dernier, Jean Louis Borloo, l’ancien ministre à l’origine du programme de rénovation urbaine de 2003, a remis au Premier ministre Edouard Philippe, son rapport sur le futur plan banlieues.
C’était un rapport très attendu, notamment par les élus de banlieue qui ont récemment dénoncé un "mépris de l’Etat". Au total, il contient 19 propositions dans lesquelles Jean-Louis Borloo s’attaque à la fois aux chantiers de la discrimination, du chômage, de l’éducation, et du logement.
L’objectif de ce rapport, c'est la réconciliation nationale. Il s’intitule d’ailleurs "Vivre ensemble – vivre en grand la République". L’ambition est de faire revenir la République dans les quartiers face au repli identitaire et communautaire. Pour Marc Vuillemot, maire de La Seyne-sur-Mer, dans le Var, et membre du Parti socialiste, il y a urgence. Depuis l’embrasement des banlieues en 2005, le contexte reste extrêmement tendu.
Le rapport appelle également à un changement radical de l’action publique. Pour cela, Jean-Louis Borloo met la priorité sur l’éducation. Il souhaite s’attaquer aux problèmes de la discrimination dont sont victimes les populations de ces quartiers. Il veut réorganiser l’école en passant par la création d’une académie des leaders. Il appelle à la création de 200 campus numériques .Il souhaite aussi installer dans les entreprises un quota minimum d'apprentis domiciliés dans les banlieues.
L’autre volet de son rapport se concentre sur le logement. Jean-Louis Borloo souhaite relancer la rénovation urbaine pour les 120 000 immeubles les plus dégradés. Le coût de ces mesures est estimé à 48 milliards d’euros. C’est le même montant que le précédent plan Borloo, que l’Etat n’avait financé qu’à hauteur de 3 %.
L’objectif est de créer un fonds de cinq milliards d’euros. Pour diminuer les coûts, il s’agira d’impliquer financièrement les bailleurs et les entreprises. Cependant, pour le père Jean-Marie Petitclerc, le débat ne doit pas se tourner au tour de ces milliards d’euros.
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