Annoncé par le pape François le 15 octobre 2017, le synode pour l'Amazonie se tiendra du 6 au 27 octobre 2019. Il aura pour thème "Amazonie, de nouveaux chemins pour l'Église et pour un écologie intégrale". Parmi les sujets qui seront abordés, recensés dans l'instrument de travail, l'éventuelle ordination d'hommes mariés. Est-ce la solution pour pallier au manque de vocations ? La suggestion ne fait pas l'unanmité.
Publié le 17 juin 2019, l'instrument de travail pour le synode sur l'Amazonie mentionne la possibilité de l'ordination sacerdotale pour les hommes mariés. "Tout en affirmant que le célibat est un don pour l’Église, on se pose la question de savoir si, pour les zones les plus reculées de la région, il ne serait pas possible de procéder à l’ordination sacerdotale de personnes aînées, préférablement autochtones, respectées et acceptées par leur communauté, même si elles ont une famille constituée et stable, dans le but de garantir la possibilité d’offrir les Sacrements qui accompagnent et soutiennent la vie chrétienne."
Cet instrumentum laboris est le fruit de plusieurs années de travail. Il montre que l'Église veut se tenir au plus près des réalités de la vie des chrétiens et à l'écoute des différentes communautés sur un territoire de 7, 8 millions de km². "Cette écoute implique de reconnaître l’irruption de l’Amazonie comme nouveau sujet, peut-on lire dans le document, nouveau sujet, qui n’a pas été suffisamment considéré dans le contexte national ou mondial, ni dans la vie de l’Église." Parmi les spécificités énoncées, celle du manque de prêtre. "Les communautés éprouvent des difficultés pour célébrer fréquemment l’Eucharistie en raison du manque de prêtres", dit encore le document.
Les pays concernés par ce synode sont une partie du Brésil, la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, la Colombie, le Venezuela, la Guyana, le Suriname et la Guyane française. Dans ce dernier vit Rosalie. Au sein de sa communauté Bushinengue, un homme, un laïc avait été spécialement envoyé par l'évêque du Surinam pour servir sa communauté : un catéques comme on appelle ces hommes envoyés en mission. Qui pourraient bien être une réponse au manque de prêtres sur le territoire guyanais. "Je ne dirais pas que c'est mieux, dit-elle, si vraiment c'est quelqu'un qui connaît les pratiques de chez nous je trouve que ça serait quelque chose de bien."
Le document de travail insiste sur la nécessité d'"encourager les vocations autochtones". La Guyane ne compte en effet que quatre prêtres autochtones sur une quarantaine au total. Pour le père Alain Diedhioun curé de la paroisse de Kourou, la Guyane doit pouvoir avoir ses prêtres autochtones. "Le prêtre naît de la communauté... Ils sont d'ici et il faut qu'ils prennent leur Église en main, et ça pour moi c'est très clair !"
La Guyane n'a pas ordonné de prêtre depuis plus de 10 ans. Actuellement, ils sont quatre séminaristes dont trois issus de Guyane à se former dans le sud de la France. Parmi eux, Maxime Guédon, qui ne recule pas devant le mission qui l'attend. "On a une grande mission à faire, une mission d'évangélisation, de témoignage et de partage de la foi, d'annoncer le Christ dans les communes reculées... Des villages qui sont loin de tout, c'est là que la mission je pense est la plus belle, c'est là qu'on a une responsabimité d'apprendre aux chrétiens catholiques à ouvrir la Bible."
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