Mgr d’Ornellas réagit vivement à l’entretien qu’Edouard Philippe a accordé à la Croix le 24 janvier, il se dit dubitatif : "Suffit-il à un premier ministre de constater que le débat a été de grande qualité" et que "l’attitude des Français qui s’opposent" est "pacifique" ? Pour l’archevêque de Rennes la réponse est non : "sur des sujets aussi sensibles qui ébranlent des repères majeurs pour la vie des êtres humains en société, le discours de la méthode n’est pas suffisant."
La lettre du responsable du groupe de bioéthique de la Conférence des évêques de France est bien plus politique et citoyenne que religieuse ou spirituelle. Il prend le Premier ministre au mot sur la réforme des retraites et interroge la question de la justice sociale qu’il veut voir appliquée à la loi de bioéthique. Pour Mgr d’Ornellas, si la loi interdit à des enfants d’avoir un père, et si la loi décrète qu’il n’y a plus de distinction entre une femme reconnue mère, sans avoir accouché, et la femme qui a accouché de son enfant alors dit- il : "comment dans ces conditions maintenir le pacte social ? Quels critères de justice adopter pour que la médecine soigne en priorité et le mieux possible nos frères et sœurs en humanité qui sont effectivement malades ?"
L’archevêque de Rennes s’inquiète que, la fraternité, cette valeur commune à la République et à l’Eglise soit endommagée par un égalitarisme qui n’ose pas nommer les différences. Pour Mgr d’Ornellas il faut "savoir réguler et promouvoir l’usage des techniques biomédicales de telle sorte que la fraternité » soit mieux assurée". Il conclut en appelant à "un supplément d’âme" quand les techniques rendent possible l’invraisemblable !
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