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Biogroup Lorraine : le mouvement marque une pause le temps des négociations

Un article rédigé par Loris Jecko - RCF Jerico Moselle, le 17 mai 2024 - Modifié le 17 mai 2024

Mercredi 15 mai, plus de 200 grévistes de Biogroup Lorraine ont manifesté devant le laboratoire de Metz. En raison des blocages, les 70 établissements lorrains de la franchise étaient fermés. Les députés François Ruffin et Charlotte Leduc étaient sur place pour rencontrer les grévistes. Ce vendredi 17 mai matin, les syndicats ont annoncé une pause dans le mouvement le temps des négociations.

« Ma pancarte est aussi pourrie que mon salaire », un message porté avec ferveur dans la manifestation © Loris Jecko« Ma pancarte est aussi pourrie que mon salaire », un message porté avec ferveur dans la manifestation © Loris Jecko

De lundi à jeudi 16 mai, les salariées des laboratoires Biogroup ont mené une grève massive. Mercredi, après la 3e journée de mobilisation, les syndicats avaient accepté de suspendre temporairement le mouvement pour faciliter la négociation. « Malgré cette concession, la direction générale du groupe a confirmé son refus de toute négociation. Les syndicats et les salariées ont donc décidé de reconduire la grève jeudi 16 mai », indique FO Moselle. La mouvement a finalement été suspendu pour ce week-end de Pentecôte, après annonce des syndicats. La suite du mouvement sera connue à partir de mardi 21 mai. « Ma conviction, c’est qu’elles vont gagner, mais elles ont déjà gagné », estime François Ruffin.

Une mobilisation forte

« Les secrétaires, les préleveurs, les techniciens de laboratoire, les coursiers qui transportent les tubes : ce mouvement concerne l’ensemble des catégories socio-professionnelles », précise Valentine Costa, déléguée syndicale FO. Sur la musique de Johnny Hallyday, les slogans résonnent et les voix féminines s’élèvent sur le parvis du laboratoire Biogroup de Metz. On chante, on danse, on lève haut sa pancarte et surtout, on ne « lâche rien ». « Ma pancarte est aussi pourrie que mon salaire », « S.O.S Salariés en détresse », « Les patrons s’enrichissent, les salariés dépérissent », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestantes. Elles demandent également la mise en place d’un 13e mois.

Les députés sur place

François Ruffin, journaliste, député français de la Nupes-LFI et président de « Picardie debout ! » était sur place. Il était accompagné de la députée de Metz Charlotte Leduc. Ensemble, ils ont rencontré ces femmes qui demandent des augmentations salariales. « Je viens en tant que soutien, parce que c’est une mobilisation qui est extrêmement importante, avec un taux de mobilisation extraordinaire, plus de 90 % de grévistes et 95 % des salariés sont des femmes », rappelle Charlotte Leduc. « Cette colère est présente depuis longtemps, elles ont tout donné pendant la période Covid, ce sont des femmes en situation monoparentale et on ne leur renvoie que du mépris et des salaires qui décrochent complètement », explique-t-elle.

Même constat pour François Ruffin, qui déplore que les salariées de Biogroup n’aient pas été augmentées depuis 5 ans. « Ce n’est pas comme si la boîte était en déficit ou allait mal, pendant l’année de la crise Covid, c’était 38 000 euros de bénéfice par salariée. Cette année, c’est 12 000 euros de bénéfice par salariée. Et dans le même temps, on leur dit qu’il n’y aura pas d’augmentation des salaires et moins 3 000 euros de prime, pendant que l’inflation est là », illustre le député de la Nupes-LFI. Les salariées doivent se priver, cesser les activités extrascolaires de leurs enfants, renoncer à leurs loisirs, à la nourriture, aux vacances. « Je demande à ce qu’il y ait une indexation des salaires sur l’inflation. Si l’inflation est de 5 % alors il faut augmenter les salaires de 5 % », revendique François Ruffin.

Une mobilisation suspendue depuis ce matin. Ce temps de répit permettra aux salariés de faire retomber la pression pendant que les syndicats s’occupent de mener des négociations avec Biogroup dans les prochains jours. Si leurs revendications ne sont pas entendues, ils préviennent qu’une grève nationale pourrait être la prochaine étape, à compter du 21 mai. 

 

Les syndicats ont fait part de leurs revendications aux députés © Loris Jecko
Près de 200 personnes se sont mobilisées devant le laboratoire de Metz © Loris Jecko
Les infirmières et membres du presonnel étaient nombreuses à brandir des pancartes © Loris Jecko
François Ruffin s'est entretenu avec les syndicats puis s'est exprimé sur les réseaux sociaux en faveur du mouvement © Loris Jecko
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