Bourges
"Halte durant la fuite en Égypte" va quitter temporairement l'église Notre-Dame de Bourges, où il est installé depuis 1862. L'œuvre très grand format (3,20 m sur 2,40m) va être décrochée ce mercredi. Une opération méticuleuse et sensible se prépare.
C'est un grand tableau religieux, qui va avoir droit à une seconde jeunesse ! "Halte durant la fuite en Égypte", installé dans l'église Notre-Dame va... s'enfuir temporairement, direction l'atelier de Carole Lambert à Bourges pour une restauration. L'œuvre, peinte en 1857 par Jules-Alexandre Duval Le Camus, aurait été déposée par Napoléon III dans l'édifice berruyer en 1862. Elle représente la Vierge et l'enfant Jésus durant la fuite en Égypte, même si aujourd'hui la toile est devenue très sombre. La cause ? Le vieillissement naturel des vernis, le chauffage au fuel de l'église et les cierges : « C'est un tableau qui est très encrassé » constate Florence Margo-Schwoebel, directrice des musées et du patrimoine historique de la Ville de Bourges. « On ne perçoit plus du tout la vivacité des couleurs d’origine. La restauration a justement pour vocation de permettre de retrouver la vivacité de ces couleurs, pour qu'on comprenne mieux le sujet du tableau. »
Ce n'est pas tout, la toile est également déformée : « À cause de la manière dont elle a été accrochée. Elle est de biais, calée entre deux arcs d'ogives. Apparemment, il y a également eu des enduits qui sont tombés derrière, et qui se sont accumulés au revers de la toile ». Le tableau est installé à 3 mètres au-dessus du tambour de l'entrée secondaire de l'église. Du fait de son grand format (3,20 m sur 2,40 m), l'opération de décrochage prévue ce mercredi dans la matinée s'annonce sensible : « Ça va être une grosse aventure ! » prévoit Florence Margo-Schwoebel. « Il n'y a pas moins de quatre personnes simplement pour décrocher le tableau, qui pèse 200 kilos. Il faut monter un échafaudage pour y accéder, on ne peut pas y aller avec une échelle, ce serait vraiment trop dangereux. »
L'œuvre va retrouver de son éclat après être passée entre les mains de Carole Lambert. La restauratrice d'art s'était déjà chargée de donner une seconde jeunesse aux quatre tableaux des évangélistes dans la même église. "Halte durant la fuite en Égypte" pourrait retrouver sa place dès le mois de février. « On avance petit à petit ! » se réjouit Philippe Delagarde, président de l'association "Sauvegardons Notre-Dame de Bourges", qui travaille pour la restauration progressive de l'édifice. « Je pense qu'il sera beaucoup plus lumineux quand il reviendra, et on le regardera beaucoup plus ! ». Il ne faudra cependant pas le rater puisque l'endroit où est installé le tableau n'est pas très visible : « On pourra difficilement le mettre plus en valeur, si ce n'est avec un éclairage. On a cherché dans toute l'église, il n'y pas de moyens de le mettre ailleurs ». Trop grand. Pensez donc à lever la tête au-dessus de la porte quand vous entrerez dans l'édifice.
La restauration va coûter 31 000 euros. L'association espère désormais le retour des vitraux de l'église, enlevés en urgence il y a deux ans. Un projet qui va demander un budget beaucoup plus important. Il faudra sans doute patienter encore plusieurs années.
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