Le 1er novembre prochain sera lancée dans quatre tribunaux en France, dont celui de Brest, une expérimentation. Il s'agit d'un programme pour aider à préparer des enfants ou des femmes victimes de violence à raconter leur récit de manière factuelle devant un juge.
L'association nationale des comités de vigilance Alexis Danan organise depuis le lundi 21 octobre, son congrès à Rennes.
C'est à cette occasion que sa présidente, Laurence Brunet-Jambu a annoncé le démarrage de cette expérimentation. "En 2017, j'ai été cherché le programme "Enfants témoins" au CAVAC (centre d'aide aux victimes d'actes criminels) de Gatineau au Québec. Karine a été la première personne en France à l'expérimenter puisque c'est elle qui en a bénéficié pour la cour d'assises", se souvient la présidente de l'association.
Karine, c'est sa nièce victime de viols quand elle était enfant par un ami de ses parents qui vivait chez eux. Sa tante a multiplié les signalements, pour la sortir de cet enfer. Laurence Brunet-Jambu en a fait un livre, Signalements, publié chez Ring en 2019. Et depuis, la protection des enfants est devenue pour elle un engagement de tous les jours.
Alors, forcément, elle se réjouit de cette expérimentation du programme intitulé Calliope en France." C'est préparer l'enfant ou toute personne en état de vulnérabilité, à être en capacité de témoigner, de raconter leur récit avec le moins de stress possible et en étant le plus factuel possible. De laisser de côté l'aspect émotionnel", détaille Laurence Brunet-Jambu.
Pas question dans ce dispositif de parler des faits aux victimes mais il s'agit plutôt de leur apporter des clés pour faciliter le témoignage. Selon la présidente bretillienne, "on n'est pas là pour coacher une victime et lui dire ce qu'il faut dire mais on est là pour lui dire qu'elle est en capacité de témoigner et d'avoir un récit circonstancié. Là, on tient quelque chose pour changer la procédure pénale".
Concrètement, quatre salariés de l'association vont se mettre à disposition des victimes, enfants et femmes victimes de violences, pendant un an, dans les tribunaux concernés par l'expérimentation. La Fondation Kering participera à son financement avec l'association
"Il faut détacher le témoignage du résultat de l'audience. Si la victime sent qu'elle a été crue, qu'elle a pu dire sa vérité, alors là, on tient énormément de choses pour sa reconstruction", conclut-elle.
Plus de 300 enfants et femmes ont déjà pu bénéficier de ce protocole via l'association en France.
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