Les députés britanniques viennent donc de prendre le pouvoir de déterminer leur propre ordre du jour. Une prise en main destinée à organiser mercredi une série de votes indicatifs sur des formules de Brexit alternatives à l’accord conclu par Theresa May avec l’Union européenne au mois de novembre dernier. Depuis, il a été rejeté par deux fois par le Parlement.
"Je pense qu’il faut se situer dans le contexte politique du Royaume-Uni. C’est un contexte d’incapacité pour l’exécutif de contrôler le Parlement. C’est un vrai échec pour Theresa May. C’est un processus de tentative de reprendre le contrôle de la part du Parlement" explique Alistair Cole, professeur de Sciences politiques à Sciences Po Lyon.
Peut-elle survivre à cela ou est-ce qu’a priori elle va être poussée à la démission à un certain moment ?
"Il y a deux niveaux de réponses. Sur le plan formel, elle a gagné l’élection à la tête du parti conservateur, elle a déjà fait face une fois à un vote de défiance. Formellement elle est solide. Cela dit, de manière informelle, il y a une forte opposition, y compris au sein du parti conservateur. Il y a le sentiment que Theresa May ne représente pas vraiment ce parti. Si elle est vraiment désavouée par les Britanniques et les parlementaires, il n’est pas impossible qu’il y aura une pression très forte pour qu’elle parte" ajoute-t-il.
"C’est très difficile pour les députés britanniques. Le Parlement a essayé de débattre, d’avoir un vrai débat sur ces questions depuis deux ans maintenant. Et il n’arrive pas vraiment à avoir de débat de manière ouverte. C’est une situation critique qui peut avoir des résultats imprévus. Il ne faut pas exclure non plus la possibilité in extremis que Theresa May réussisse à faire voter par le Parlement l’accord de novembre. Il y a quand même une frange de députés très eurosceptiques qui ne veulent pas du tout être contraints d’organiser les élections européennes, et qui préfèreront l’accord de Theresa May" conclut Alistair Cole.
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