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Brexit, Gilets jaunes: l'Europe tourne au ralenti

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF, le 14 décembre 2018 - Modifié le 29 février 2024
Le dossier de la rédactionBrexit, Gilets jaunes: l'Europe tourne au ralenti

​Les chefs d'Etat et de gouvernement sont réunis à Bruxelles pour un sommet de deux jours. Leur agenda est évidemment bousculé par les incertitudes autour du Brexit.

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Le Brexit agite les 28 réunis à Bruxelles

C’est le dernier rendez-vous de l’année pour les 28. Les dirigeants de l’Union Européenne sont réunis depuis hier à Bruxelles. Brexit, crise sociale en France, les turbulences sont nombreuses et c’est le visage d’une Europe fragilisée qui marquera cette fin d’année. C'est ce qu'explique Jean-Sébastien Lefebvre, chef du bureau de Bruxelles du journal Contexte.

Si les 28 dirigeants devraient acter quelques avancées sur la Zone euro lors de ce sommet c’est bien le Brexit qui a hanté les esprits hier. Avec une Theresa May en chair et en os. Après avoir survécu à un vote de défiance, elle est arrivée hier à Bruxelles. La Première ministre britannique a demandé de nouvelles garanties pour l’aider à obtenir la ratification de l'accord sur le Brexit par les députés britanniques. Jelle Lemaître, docteur en droit de l’union européenne, analyse cette situation au micro de Pauline de Torsiac.

Theresa May veut renégocier la sortie de son pays face à des Européens agacés par des exigences jugées trop vagues. Ils ont tout de même adopté hier soir un texte destiné à apaiser les inquiétudes du Parlement britannique mais il est sans valeur juridique. En clair, les Européens arrondissent les angles pour convaincre les Britanniques de valider l’accord. Mais Bruxelles se prépare aussi au no-deal. C'est ce qu'a rappelé Jean Claude Juncker.
 

Emmanuel Macron interrogé sur sa gestion des Gilets jaunes

Et si le Brexit est au coeur des préoccupations, le président français a pris du plomb dans l’aile avec le mouvement des Gilets jaunes. Emmanuel Macron va devoir se justifier sur les concessions faites aux Gilets jaunes. Ce dernier épisode a affaibli le président français sur la scène européenne. Le déficit public de la France devrait se creuser un peu plus et remonter au dessus des 3%.

La facture de la sortie de crise s’annonce salée : le coût de l’augmentation de 100 euros pour les salariés rémunérés au smic, la défiscalisation des heures supplémentaires et l’annulation d’une hausse de la CSG pour une partie des retraités est évalué à environ 10 milliards d’euros. Des chiffres scrutés de près par Bruxelles. Mais cette perspective ne semble pourtant pas inquiéter outre mesure Pierre Moscovici. Le commissaire européen chargé des affaires économiques et financières était auditionné hier par le Sénat.

Le commissaire européen est donc plutôt bienveillant à l’égard de cette entorse au déficit. Un déficit budgétaire qui pourrait s’élever à 3,4 % du Produit Intérieur Brut (PIB) pour 2019, contre une prévision initiale de 2,8 %. Cette attitude plutôt bienveillante du commissaire européen français s’explique selon Jelle Lemaître par un climat social fragile en Europe et des revendications autour du pouvoir d’achat qui dépassent désormais les frontières de la France.
 

Une Union européenne au ralenti

Le ton bienveillant de Pierre Moscovici à l’égard de la France contraste avec celui que le commissaire européen a pu avoir à l’égard du budget italien qu’il qualifie de problème de la Zone euro. Pour Pierre Moscovici, le compte n’y est pas et Rome doit faire des efforts supplémentaires pour son budget 2019. Il estime insuffisante la réduction du déficit à 2,04 % annoncée par le chef du gouvernement populiste Giuseppe Conte.

Incertitudes sur le Brexit, un président français déstabilisé par le mouvement des gilets jaunes et une chancelière allemande affaibli dans son pays. Autant de facteurs qui ralentissent la marche de l'Union européenne comme nous l'explique Jean Sébastien Lefebvre, Chef du bureau de Bruxelles du journal Contexte.

Les discussions devraient malgré tout porter aussi sur la création d’un budget de la Zone euro destiné à mieux faire face aux possibles crises financières. La Commission  européenne a proposé un budget de 1.279 milliards d’euros sur la période 2021-2027. Mais cela implique une augmentation des contributions respectives des États membres (1,1 % à 1,2 % du revenu national brut contre 1 % aujourd’hui). Les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande et l’Autriche n'y sont pas favorables, tandis que les pays de l’Est, tout comme la France et l’Allemagne seraient prêts à faire un effort.

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