Parmi les points à régler, la question de la frontière irlandaise. C’est l’une des conséquences principales du Brexit : les 500 kilomètres qui séparent la province britannique d’Irlande du Nord de la République d’Irlande vont redevenir une frontière physique. Des contrôles aux frontières vont donc devenir nécessaires puisque Londres a décidé de sortir de l’Union Européenne et donc du marché unique et de l’union douanière qui permettait la liberté de circulation et des normes et droits de douane communs.
Alors évidemment, à l’heure du Brexit, cette perspective de frontière est un sujet particulièrement sensible entre les deux pays 20 ans après les accords de paix du Vendredi saint. C’était en 1998 et ils mettaient fin à trente ans de conflit armé entre nationalistes et unionistes en Irlande du Nord.
Qu'il s'agisse de Thérésa May ou de l'Irlande, le spectre d’une frontière est une vraie source d’inquiétude. Dans les deux camps, les habitants comme les entreprises voudraient gommer cette ligne de 500 km et ils ont de bonnes raison de vouloir le faire. 31 % des exportations nord-irlandaises allaient en Irlande en 2016. A noter également que 30 000 personnes passent chaque jour entre les deux pays.
Pour tenter de trouver un consensus, l’Union Européenne a tenté de proposer une solution. A Londres comme à Bruxelles, on souhaite éviter le rétablissement des contrôles le long de la frontière entre les deux pays. Michel Barnier, le négociateur en chef de l’Union Européenne sur le Brexit, a d'ailleurs proposé le "Backstop", une sorte de filet de sécurité qui permettrait temporairement de conserver cette frontière ouverte aux biens et aux personnes.
Une solution qui ne semble pas satisfaire Theresa May. Elle suggère que ce filet de sécurité ne concerne pas seulement l’Irlande du Nord, mais puisse s’étendre au reste du pays. Or Bruxelles s’y oppose. L’Union européenne y voit un moyen détourné pour Londres de se maintenir dans l’Union douanière sans pour autant se plier aux normes et règles du marché européen.
Les difficultés à trouver un terrain d’entente sur cette question de la frontière irlandaise résument finalement assez bien le casse-tête autour du Brexit. L’absence de visibilité sur ce que sera vraiment le Brexit crée un climat d’incertitude. Et même si on se prépare au pire, tout doit être mis en oeuvre pour parvenir à un accord sur le Brexit avant le 29 mars prochain.
A noter qu’ une déclaration politique est attendue lors du sommet européen du 18 octobre, qui portera sur l’Europe post-Brexit. Et en cas de blocages persistants, un sommet d’urgence est en préparation. Il devrait avoir lieu à la mi-novembre.
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