C'est la dernière ligne droite. La campagne officielle a débuté lundi 10 avril, à minuit. Les affiches des 11 candidats vont fleurir sur les panneaux des bureaux de vote. Cette campagne officielle, soumise à des règles strictes notamment pour les médias, prendra fin vendredi 21 avril à minuit, avant le premier tour de scrutin, le dimanche 23 avril.
Certains petits candidats ont vivement critiqué le principe d’équité qui était jusque là en vigueur. Un principe qui imposait un traitement médiatique équivalent au poids politique des candidats. Pour Bruno Cautrès, ces candidats attendaient le principe d’égalité. "Ils ont une fois tous les cinq ans la possibilité de se faire connaître. Ils devraient donc pouvoir bénéficier très fortement de ce principe d’égalité" explique ce chercheur au CNRS, membre du CEVIPOF, le Centre de recherches politiques de Sciences Po.
La loi du 25 avril 2016 a modifié le décompte du temps de parole des candidats. Une modification qui a eu lieu, selon Bruno Cautrès, pour permettre à un grand nombre de candidats de bénéficier d’un temps de parole qui soit égal. Ce spécialiste ajoute qu’il s’agit d’abord et avant tout de tenir compte de la diversité et du poids politique de chacun.
Ces nouvelles règles interdisent d’employer tout emblème national ou européen, visuel ou sonore. Ce n’est pas véritablement une nouvelle règle, c’était jusqu’à présent toléré par le CSA qui semble cette fois-ci souhaiter appliquer les règles à la lettre. "Il s’agit d’éviter que durant la campagne, telle formation politique récupère des symboles qui sont ceux de tous les Français. C’est une décision intéressante puisque cela redonne aux drapeaux français et européen cette neutralité" précise le chercheur du CNRS.
Contrairement à la radio et à la télévision, la presse écrite et les sites Internet ne sont pas concernés par ces règles. Internet est pourtant plus que jamais un outil essentiel dans la campagne des candidats. "Cela serait très difficile d’aller décompter les tweets, les messages sur Facebook en faveur de tel ou tel candidat" commente encore Bruno Cautrès.
Le débat que prévoit d’organiser France 2 juste avant le premier tour continue d’inquiéter le CSA, qui estime que l’émission serait trop proche du premier scrutin. Pourtant il permet de donner la parole à ces petits candidats. Selon les informations du Figaro, France 2 aurait réussi à obtenir l’autorisation de 10 candidats. "Je ne suis pas sûr qu’un troisième débat permette davantage de clarification. Ce n’est pas un dialogue entre les candidats" conclut Bruno Cautrès.
Bruno Cautrès,
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