49-3 déclenché par le gouvernement sur la première partie du budget 2023, rejet du Sénat d'une proposition de loi visant à inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution, réactions après le meurtre de la jeune Lola... Sénateur de Vendée et président du groupe les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau était l'invité de la Matinale RCF.
L’opposition a feint la surprise à l’Assemblée nationale, quand le gouvernement a déclenché, mercredi en fin de journée, l’article 49-3 de la Constitution. Il permet de couper court aux débats au sein de l’hémicycle et d’adopter la première partie du texte sur le budget 2023. Selon Bruno Retailleau, cela traduit des divisions au sein de la majorité et une incapacité à faire voter ses textes. "C’est cet instrument qui permet de mater sa propre majorité", affirme le sénateur.
Le gouvernement engage en contrepartie sa responsabilité. Le groupe de la NUPES et celui du Rassemblement national ont annoncé le dépôt d’une motion de censure, séparément, à l’encontre du gouvernement. Les Républicains ne la voteront pas.
Pour autant, ce projet de loi de finances ne leur "convient pas". "Il repose sur des hypothèses qui sont des mensonges. C’est un budget pas suffisamment sérieux. On va être un des pays d’Europe les plus mal gérés", explique-t-il au micro de la Matinale RCF. Entre des élus LR constructifs avec la majorité et d'autres plus opposés, Bruno Retailleau revendique, en étant candidat à la présidence de son parti, "une ligne d’opposition mais d’intérêt général" et une "rupture avec le passé" du parti.
Le Sénat a rejeté mercredi une proposition de loi visant à inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution, revendiquée par sa rapporteuse, la sénatrice Mélanie Vogel, comme une "protection d'un acquis". Bruno Retailleau estime que ce n'était pas nécessaire. "Quel gouvernement veut revenir sur l’IVG aujourd’hui ? Quel parti ? Il n'y a aucune menace. On est en train d’importer un débat américain. C'est toujours du militantisme. Je pense que ce n’est pas raisonnable. On n’a pas à constitutionnaliser un droit qui est par ailleurs garanti en France", affirme-t-il.
Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement a reconnu que la France devait "faire mieux" concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF) après le meurtre de la jeune Lola à Paris. La principale suspecte est une ressortissante algérienne en situation irrégulière qui faisait l'objet d'une OQTF. Bruno Retailleau demande aujourd'hui à l'Etat de reconnaître sa responsabilité. "Le gouvernement veut nous faire taire parce que leur politique migratoire, c’est le laxisme. L'indécence c'est le silence", s'insurge le sénateur.
"On aurait pu éviter ce drame. Si cette Algérienne avait été expulsée, Lola, ce matin, irait au collège. Je demande au gouvernement de reconnaître ce qui ne va pas. Quand on est acteur de la vie publique, on ne se contente pas de pleurs, on essaie d’agir pour que demain, ce qui est arrivé au père Olivier Maire [prêtre assassiné en août 2021 en Vendée par un ressortissant rwandais, NDLR] ou à Lola ne se reproduise plus", conclut Bruno Retailleau.
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