Ce jeudi 24 février, Bruno Retailleau était en déplacement dans le Cher pour la campagne présidentielle. Le ténor de la droite a fait plusieurs visites dans l'après-midi et a terminé sa journée berrichonne par une réunion publique à Saint-Doulchard.
La droite fait les yeux doux au Berry. Après la visite de la candidate Valérie Pécresse (LR) dans l'Indre ce lundi à Châteauroux et La Châtre, c'était au tour de Bruno Retailleau de faire le déplacement, du côté du Cher cette fois. Le président du groupe Les Républicains au Sénat a rencontré le 24 février après-midi les acteurs économiques locaux, des représentants du secteur de la défense, des agriculteurs, mais aussi des médecins. Il a terminé sa journée par une réunion publique en début de soirée au centre socio-culturel de Saint-Doulchard, où environ 200 personnes sont venus l'écouter défendre la candidature de Valérie Pécresse.
Dans l'équipe de campagne de la présidente de la région d'Île-de-France, le sénateur de Vendée est en charge des grandes réformes et de la gestion des six premiers mois du quinquennat. Parmi les grands projets annoncés, l'envoi de 4 000 jeunes médecins généralistes chaque année dans les déserts médicaux, une problématique majeure en Berry. Ce sont les fameux "docteurs juniors" de Valérie Pécresse : « Comment on fait ? Tout simplement en ajoutant une année de professionnalisation et de consolidation aux trois années de spécialité pour la médecine générale. Ces jeunes iront pendant un an dans des zones sous-dotées », explique Bruno Retailleau.
Pas de quoi assurer pour autant l'installation de médecins traitants sur le long terme, dont manque cruellement le Berry. En trouver un sur notre territoire se transforme souvent en chemin de croix : « Non, mais ce sera déjà une première réponse, puisque tous les ans, il y en aura 4 000 ! », se défend Bruno Retailleau, qui ajoute « Gageons d'ailleurs que sur ces 4 000, j'en suis sûr, il y a une bonne partie qui apprendra que dans la campagne, il fait bon vivre ; il y a une qualité de vie, et je pense qu'une proportion importante pourra s'implanter définitivement ». Reste à espérer que ces jeunes médecins aiment l'air de la campagne...
"Docteurs juniors", santé, école, sécurité, économie... Finalement, aucun des candidats n'arrive à réellement imprimer ses idées et mesures dans la campagne, à part peut-être une percée timide des droits de succession dans le débat ces dernières semaines. Philippe Mercier, le vice-président du comité de soutien de Valérie Pécresse dans le Cher, nous confiait il y a quelques jours : « On voit bien qu'il n'y a pas de répondant et de gens intéressés... En tout cas pas beaucoup » par la campagne présidentielle. Bruno Retailleau, qui multiplie les déplacements en ce moment, le voit bien également, au niveau local comme national, cette campagne "n'accroche pas".
On sent qu'Emmanuel Macron ne veut pas rentrer dans cette campagne. C'est sans doute son intérêt, tout simplement parce qu'il a un mauvais bilan.
La réponse est peut-être à chercher du côté du contexte, entre crise russo-ukrainienne, Covid et inflation galopante. Mais pour le patron des sénateurs LR, le responsable a un nom : Emmanuel Macron. « C'est comme un match de foot... Quand vous n'avez pas tous les joueurs sur le terrain, le match, il ne commence pas ! On sent qu'Emmanuel Macron ne veut pas rentrer dans cette campagne. C'est sans doute son intérêt, tout simplement parce qu'il a un mauvais bilan. Plus tard il entrera en campagne, moins il y aura de campagne et moins il aura à s'expliquer. Rendre des comptes, c'est le propre d'une démocratie. »
Bruno Retailleau insiste, avec Valérie Pécresse à l'Élysée, les réformes iront très vite : « Chaque texte de loi sera déjà prêt », assure-t-il. Reste à être élue... Premier tour de l'élection présidentielle : le 10 avril.
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