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Bure

RCF,  -  Modifié le 30 juin 2021
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Bure est le nom de cette minuscule commune de 82 habitants dans le département de la Meuse, à la limite de la Haute-Marne, en région désormais Grand Est où l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs - l’Andra - construit, depuis 2000, un laboratoire de recherche souterrain en vue de réaliser son Centre industriel de stockage géologique, Cigéo. En clair, une gigantesque poubelle nucléaire dont l’Andra sollicitera l’autorisation de création en 2019.
 
Il y a une similitude entre le projet de Bure et celui  désormais enterré - sans jeu de mot - de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, et même plusieurs points communs. D’abord, dans le temps. De la même manière que Notre-Dame-des-Landes avait initialement été décidé pour le Concorde - dont on sait le destin, malgré les études présentées alors, elles aussi, comme sûres et certaines - l’engagement de la France dans la voie du nucléaire a été inaugurée par la création, le 18 septembre 1945 par Charles De Gaulle, du Commissariat à l’énergie atomique. On est alors à des années-lumière d’imaginer le potentiel des énergies renouvelables…
 
Les temps changent, les énergies renouvelables progressent à la même vitesse que notre conscience des enjeux environnementaux. Or, on persiste à vouloir imposer les conséquences d’options prises au lendemain de la guerre. C’est la stratégie du problème. En jouant la carte du « tout nucléaire », le puissant lobby de cette industrie a crééle problème - celui des déchets - pour imposer ensuite la solution qui consiste, dans le cas de Bure, à sacrifier tout un département et à supprimer définitivement toute autre option de développement que le nucléaire. Car, comme à Notre-Dame-des-Landes, il y a une déconnexion grave - à moins qu’elle ne soit intéressée ? - entre les élus qui soutiennent le nucléaire et l’orientation de plus en plus affirmée de la société civile en faveur des énergies renouvelables.
 
Sans parler de la répression violente et démesurée à l’égard des opposants, inacceptable dans un pays démocratique. A l’heure du zéro déchet, de la collecte sélective et de l’émergence de l’économie circulaire, on voit bien l’impasse du nucléaire dont les protagonistes, jusqu’à il y a peu, se débarrassait des déchets en les jetant à la mer. Or, ce sont les mêmes qui aujourd’hui, garantissent, la main sur le cœur, le sérieux de leurs études…
 
La question des déchets ne peut être traitée sans remise en question du nucléaire dans son ensemble. A la stratégie du problème, il est urgent d’opposer la stratégie de la solution.

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