L'objectif de ce carnet de santé pour réfugié est d'améliorer leur suivi et leur accès aux soins. Pour une prise en charge rapide et efficace, ce carnet a été traduit en arabe et en français. D’où est venue l’idée d’un carnet de santé pour le migrants ? A quels besoins va-t-il permettre de répondre ? On en parle sur RCF avec Jacques Touzard, délégué national sanitaire pour la Croix Rouge Française, à l'origine du projet Il répond aux question d’Anne Dory.
Pour Jacques Touzard, "Ce carnet de santé est venu du constat suivant : la Croix Rouge française effectue des consultations infirmières auprès des migrants depuis l’an dernier. Jusqu’à maintenant, on s’est aperçu que les données et les informations médicales recueillies durant les consultations se perdaient puisque les migrants ont souvent une immense paperasserie administrative. L’idée nous est venue de mettre en place un carnet de santé, qui tient dans la poche, au format d’un passeport".
Un tel document n’existait pas jusqu’à présent en France. La Croix Rouge l’a déployé sur l’Île de France. Il est question de le déployer partout en métropole où il y a des problématiques de migrants, puis à terme de d’étendre dans d’autres zones où la Croix Rouge intervient, notamment en Guyane et à Mayotte, là où il y a aussi des problématiques migratoires.
Ce carnet est à double usage. "Il s’adresse aux migrants d’une part puisqu’il s’agit d’un document qui leur est remis, qui est personnel et confidentiel. Et il s’adresse également aux professionnels de santé français qui les prennent en charge, et qui peuvent voir s’il y a eu un contrôle des vaccinations, si la personne présente des maux particuliers. C’est un document qui permet des transmissions médicales plus adaptées" ajoute le délégué national sanitaire pour la Croix Rouge Française
Les migrants passent de centre en centre, dans le meilleur des cas, d’où un suivi médical très compliqué. "Nous traitons les migrants qui arrivent dans les centres. Ceux qui se déplacent de squat en squat, nous avons l’espoir qu’ils soient rapatriés dans les centres et qu’ils bénéficient ensuite de toute l’offre sanitaire et médico-sociale que peuvent fournir les opérateurs" distingue Jacques Touzard.
Il explique que ce document n’est pas là pour ficher les personnes, mais pour mieux se comprendre lors des consultations médicales. Il est là pour rassurer les migrants. Chaque consultation infirmière est toujours accompagnée d’un traducteur en cas de difficultés, mais là, ce document est écrit dans la langue de certains migrants. Il est question de l’élargir à d’autres dialectes, comme le pachtoune.
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