Après un entretien avec le pape François, Emmanuel Macron a réuni en visioconférence les représentants des religions en France. Mgr Éric de Moulins Beaufort nous raconte l'entretien.
Hier, le président de la République et le souverain pontife se sont entretenus par téléphone. Ils ont évoqué la crise sanitaire que le monde traverse et les réponses à y apporter sur le plan international. Selon l’Élysée, il y a beaucoup de "convergences" entre la diplomatie vaticane et française.
Les deux chefs d'États se rejoignent sur quatre sujets importants : la préservation de l’unité et de la solidarité européenne ; le soutien du continent africain ; l’abolition de la dette des pays les plus pauvres ; la demande d’un arrêt total des conflits guerriers en cours. Des demandes que le pape François avait formulées lors de sa bénédiction Urbi et Orbi, le Dimanche de Pâques. Le pape François a aussi exprimé à Emmanuel Macron son soutien dans l’épreuve traversée par la France, où le coronavirus a fait plus de 20.000 morts.
Entretien avec @Pontifex sur l'épreuve que traverse l'humanité et ce qu'elle exige de nous : soutenir l'Afrique et aider les pays les plus pauvres ; apaiser les souffrances par une trêve universelle dans les conflits ; montrer une Europe unie et solidaire.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 21, 2020
Hier après-midi, pendant deux heures, Emmanuel Macron s'est donc entretenu une nouvelle fois avec les représentants des cultes et des associations laïques, pour "réfléchir à la cohésion morale du pays face à la crise sanitaire actuelle et aux moyens de rebondir après la pandémie", a prévenu l'Élysée. ​D'après Le Figaro, le chef de l'État aurait annoncé un nouveau rendez-vous le 11 mai pour envisager la reprise des cultes, prévue à partir de la mi-juin.
Comme lors de la réunion du 23 mars dernier, étaient notamment en ligne : le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Éric de Moulins Beaufort ; le métropolite orthodoxe Emmanuel Adamakis ; François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF) ; le grand rabbin de France Haïm Korsia ; le coprésident de l’Union des bouddhistes de France (UBF) Olivier Reigen Wang-Genh et le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui.
Chaque représentant des cultes et des associations laïques a pu s'exprimer devant le chef de l'État. Le président de la CEF a souligné que l'Église se félicite d'une "bonne collaboration avec les autorités locales" mais il a exprimé un regret au sujet des aumôniers d’hôpitaux. Considérés comme faisant partie du "personnel non essentiel" en cas d'urgence, ils sont mis à l'écart des hôpitaux à un moment où "on en a le plus besoin".
L'Église va donc se montrer vigilante à l'avenir sur ce point et va essayer "d'obtenir un changement". "L'être humain est un être spirituel qui a une âme, qui vit la maladie, la mort. Pour ça il y a besoin d’affection, de lien humain, il y a besoin de prière." Le président de la CEF estime "qu'on ne peut pas faire reposer sur les seuls soignants le soin d’accompagner les mourants, c’est injuste par rapport même au personnel soignant".
Mgr Éric de Moulins Beaufort a aussi attiré l'attention d'Emmanuel Macron sur la nécessité pour les associations de retrouver leurs bénévoles, et notamment les retraités. Il salue la levée du critère de l'âge, qui n'était "pas suffisant", pour le déconfinement car, il faut selon lui "que les retraités puissent aider" à nouveau les associations. Associations qui jouent un rôle essentiel auprès des populations les plus précaires. Comme l'évêque l'a souligné, les personnes sans-papiers qui "travaillent au noir" se trouvent actuellement sans aucune ressource. "Il y a souvent des familles entières."
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