En ce temps-là,
on envoya à Jésus des pharisiens et des partisans d’Hérode
pour lui tendre un piège en le faisant parler,
et ceux-ci vinrent lui dire :
« Maître, nous le savons : tu es toujours vrai ;
tu ne te laisses influencer par personne,
car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens,
mais tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité.
Est-il permis, oui ou non,
de payer l’impôt à César, l’empereur ?
Devons- nous payer, oui ou non ? »
Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit :
« Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ?
Faites-moi voir une pièce d’argent. »
Ils en apportèrent une,
et Jésus leur dit :
« Cette effigie et cette inscription,
de qui sont-elles ?
– De César », répondent-ils.
Jésus leur dit :
« Ce qui est à César, rendez-le à César,
et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Et ils étaient remplis d’étonnement à son sujet.
Source : AELF
« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». La réponse de Jésus est fascinante parce qu’elle reconnaît les deux réalités : César et Dieu et opère une distinction entre les deux – ce qui n’était pas du tout clair à l’époque de Jésus. N’oublions pas que c’est pour des motifs politiques que Jésus fut mis à mort : « Celui-ci se dit roi des juifs, or nous n’avons d’autre roi que César » diront ses détracteurs pour exiger sa mort – alors que Jésus avait affirmé : « Mon royaume n’est pas de ce monde ».
A travers cette distinction de Jésus entre l’ordre temporel et l’ordre spirituel, c’est au fond toute la question de la place de la religion dans la société et plus particulièrement des rapports entre l’Etat et les églises (au sens très large) qui est abordée. Nous savons qu’historiquement ces deux ordres se sont confrontés, souvent dans une subordination de l’un sur l’autre. Il faut que la religion et la société ne soient ni en opposition, ni en position de subordination. « Rendez-à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », cela demande à chacun d’entre nous de respecter le pouvoir temporel – avec ses règles ; mais aussi d’exiger de l’Etat de permettre le libre exercice du culte et rendre à Dieu ce qui lui est dû.
La distinction, voir la séparation que Jésus prône entre les deux ordres est certainement la bonne solution. En tout cas la seule qui permet de respecter et la liberté de conscience et la pluralité des croyances. La laïcité dans laquelle nous vivons est devenue – après bien des combats – la manifestation d’un « vouloir vivre ensemble », dans le respect de chacun : de croire comme de ne pas croire. Prions pour que cet équilibre délicat et fragile soit respecté par chacun.
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