En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, le troisième jour, il ressuscite. »
Il leur disait à tous :
« Celui qui veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix chaque jour
et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra ;
mais celui qui perdra sa vie à cause de moi
la sauvera.
Quel avantage un homme aura-t-il
à gagner le monde entier,
s’il se perd ou se ruine lui-même ? »
Source : AELF
Ces paroles de Jésus ont alimenté une légende noire : celle d’un christianisme doloriste et morbide, qui prêche le culte de la souffrance pour obtenir le salut. Plus ça fait mal, plus ça fait du bien. Tout cela a été soutenu par les images sans équivoque d’un Christ en croix en proie aux plus grandes souffrances, par le culte des martyrs et l’insistance mise sur les raffinements de cruauté dont ils ont été victimes, et par l’idée tenace qu’on obtient son salut à force d’efforts sur soi-même et de sacrifices intimes.
Est-ce bien cela que veut dire Jésus quand il annonce sa mort à ses disciples ? Quand il leur demande de porter leur croix et de renoncer à eux-mêmes ? Nous le savons, Jésus n’a pas cherché à mourir de cette manière. Il a souvent prêché le don de soi comme idéal de vie humaine, mais dans le cadre de l’amour : quand il parle de tout donner, de donner sa vie, il ne parle ni d’héroïsme, ni de mort, il invente une nouvelle manière de parler de l’amour – aimer, c’est tout donner, et donc se donner soi-même. Quand on aime vraiment, ça va tout seul. Enfin, il ne demande pas à ses disciples de porter sa croix, mais de porter leur propre croix.
Inutile donc de chercher la souffrance : chacun a sa croix à porter, et c’est bien suffisant. Jésus a eu la sienne, elle a été lourde, mais il ne l’a pas choisie. La voie royale est celle de l’amour, chemin de bonheur par excellence.
Les paroles que Jésus prononce ici sont des paroles de sagesse. Elles nous disent que les difficultés, la souffrance, la mort, font partie de la vie, et que les nier ou chercher à tout prix à les éviter ne permettent pas de vivre dans la vérité. Elles nous disent que le chemin de vie humaine le plus authentique est celui qui consiste à découvrir ce qu’est l’amour : le don de soi à ceux qu’on aime.
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