En ce temps-là,
parlant à la foule, Jésus disait :
« Il en est du règne de Dieu
comme d’un homme qui jette en terre la semence :
nuit et jour,
qu’il dorme ou qu’il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe,
puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
Et dès que le blé est mûr,
il y met la faucille,
puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore :
« À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde :
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l’a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables,
Jésus leur annonçait la Parole,
dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
Il ne leur disait rien sans parabole,
mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
Source : AELF
Un jour, un jeune garçon, que je préparais à la profession de foi, m’interrogeait : « Jean-Marie, le Royaume de Dieu, il est là ? ou pas ? Car à certaines pages de son Evangile, Jésus nous dit qu’il est présent au milieu de nous, mais à d’autres, il nous demande de prier pour qu’il vienne : Notre Père, que ton règne vienne ! Alors, j’aimerais savoir : il est là ou bien il n’est pas là ? »
Voilà une question bien pertinente et la réponse de Jésus se trouve dans cette parabole que nous venons d’entendre. « Le Royaume de Dieu est comparable à une graine qu’un homme a semée et qui devient un grand arbre » Lorsque je suis face à une graine, je puis avec le même degré de vérité dire « l’arbre est là », puisqu’il est potentiellement contenu dans la graine, ou bien « l’arbre n’est pas là », car si je n’arrose pas, si je ne prends pas soin de lui, jamais il ne grandira.
Ainsi, pour le disciple du Christ, il est aussi vrai de dire : « le Royaume de Dieu est présent sur cette terre », ou « il n’est pas encore advenu ». Ces deux acceptions sont aussi vraies l’une que l’autre, puisqu’il est présent sous le mode de la germination. Le Royaume de Dieu, ce n’est pas un territoire, c’est un « process » pour reprendre un terme du vocabulaire d’aujourd’hui.
L’éducation peut constituer une magnifique illustration de cette parabole de la graine. En effet, l’enfant est appelé, comme la graine, à prendre racine dans l’héritage familial, culturel, religieux qui lui est transmis, et à éclore à sa nouveauté de sujet. Transmettre un héritage à l’enfant qui est là et accompagner la construction de l’adulte en devenir, telles sont les deux principales missions de tout éducateur. Aussi s’agit-il de porter sur l’enfant ce double regard, qui caractérise le regard évangélique, sur le « déjà là » et le « pas encore là », sur l’enfant qu’il est aujourd’hui et l’adulte qu’il est appelé à devenir. Tel était le regard que portait Don Bosco sur chaque enfant qu‘il accueillait.
Puissions-nous aujourd’hui ne jamais enfermer l’enfant dans une image construite à partir de son comportement actuel, ni dans un projet que l’on établirait pour lui, mais, à la manière du Christ, continuellement porter sur lui ce double regard du « déjà là » et du « pas encore là » !
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