Le chef de l’État convoque jeudi 20 juillet les États Généraux de l’alimentation. Ils réunissent les représentants des agriculteurs, des industries de transformation et de la distribution, mais aussi les associations de consommateurs. Outre le ministère de l’Agriculture, y sont étroitement associés ceux de l’environnement, de la santé, des affaires européennes, ainsi que les collectivités locales.
Pendant la campagne, Emmanuel Macron s’était engagé à garantir des prix justes pour que les agriculteurs puissent vivre de leur travail. Il s’était aussi engagé à aller vers des modes de production et de consommation plus écologiques et qualitatifs. Une consultation des citoyens devrait par ailleurs être également lancée. À l’issue de ces Etats Généraux de l’Alimentation, un plan d’investissement de cinq milliards d’euros sera mis en place par le gouvernement.
Ces dernières années, lorsque l’on parle des agriculteurs, c’est pour souligner, pour nombre d’entre eux, l’impossibilité de s’octroyer un salaire, la détresse même pour des exploitants à bout de force. Une réalité toujours d’actualité en ce début d’été. "Cette réalité est toujours très forte aujourd’hui. On voit des producteurs de lait qui tardent à avoir des comptes suffisamment équilibrés parce que les prix ne remontent pas aussi vite qu’ils n’en auraient besoin. On voit aussi des producteurs de fruits dont la production est bradée parce qu’elle se télescope avec les produits espagnols. Et la question du revenu agricole est toujours d’actualité" analyse Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.
Cette dernière ajoute que les consommateurs français sont très exigeants. Elle précise par ailleurs que les agriculteurs ont besoin de reconnaissance. "Il y a trop de critiques infondées aujourd’hui sur les agriculteurs et cela les blesse beaucoup. Prix et considération, ce sont vraiment les deux choses qu’attendent les agriculteurs" précise-t-elle.
Un pacte entre les producteurs et les consommateurs
Ces Etats Généraux représentent une chaîne alimentaire complexe. "Il s’agit de montrer aux consommateurs que lorsqu’ils font leurs courses, les produits qu’ils choisissent déterminent le sort, la vie ou la mort parfois, d’exploitations agricoles. On a vu dans le textile ou dans l’électroménager des pans entiers de l’économie française quitter le pays. Ces secteurs-là ont disparu. Or l’agriculture française n’est pas délocalisable" ajoute-t-elle.
Se nourrir a un prix. Christiane Lambert rappelle à ce sujet que si les consommateurs français cherchent à se nourrir avec des produits lowcost, cela ne soutient pas les agriculteurs français. "C’est du donnant-donnant. C’est un pacte entre les producteurs et les consommateurs. Un pacte économique et sociétal. Quelques centimes en plus pour équilibrer nos comptes et garantir nos revenus, et toutes les qualités attendues de nos produits pour les consommateurs français" conclut-elle.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !