La motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire, contre le gouvernement, a été adoptée, hier soir, à l’assemblée nationale, par 331 députés dont ceux du Rassemblement national. Le premier ministre Michel Barnier a remis sa démission, ce matin. Le président de la République s’exprimera, ce soir, à 20 heures. Réactions de quelques députés bretons.
Ca y est, après une motion de censure voté par 331 députés, soit 43 de plus que la majorité absolue de 288 voix qui était requise pour son adoption, la France n’a donc plus de gouvernement. Michel Barnier, qui a remis sa démission, ce matin, au président de la République aura donc été le premier ministre le plus éphémère de la cinquième République, depuis 1962.
Damien Girard, député Les Ecologistes de Lorient, membre du Nouveau Front Populaire, a voté la motion de censure. Selon lui, ce budget 2025 « ne correspond pas aux besoins des Françaises et des Français ». Le député n’est pas inquiet après cette motion de censure : « Ce n’est pas parce que le gouvernement tombe que la continuité de l’État n’est pas assurée. Il y aura des enseignants devant les élèves. Nous continuerons à être remboursés de nos soins de maladie par l’assurance maladie. Le budget 2024 est beaucoup moins défavorable que le budget 2025 qui instaure de l’austérité. »
De son côté, Tristan Lahais, député NFP d’Ille-et-Vilaine a voté la censure « sans joie, mais en conscience. La gauche et les écologistes doivent maintenant gouverner. Et une autre méthode doit s’installer pour garantir le respect de l’Assemblée nationale. »
Député Ensemble pour la République de la cinquième circonscription des Côtes d’Armor, Eric Bothorel n’a pas voté la motion de censure. « Je pense aux agriculteurs qui ont déjà été les victimes du retard de l’examen d’un projet de loi qui avait été voté. Ils perdent en plus une ministre qui avait commencé à reprendre les dossiers. Et c’est surtout l’instabilité qui va s’installer dans un monde déjà instable. Observez ce qui se passe en Syrie, en Corée du sud ou aux Etats-Unis avec l’élection de Trump. Vous croyez que, nous, on va être sur un archipel, protégés des bouleversements qui vont arriver ? Nous avons besoin de continuer à réformer et transformer le pays. Donc oui, avec cette censure, on met les Français en difficulté. »
Député du Morbihan, conseiller régional de Bretagne, Paul Molac déplore l’usage de l’article 49.3 afin de faire adopter le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). « Opposé à ce texte qui va dans le mauvais sens, j’aurais ainsi pu marquer ma désapprobation en raison notamment du sous-investissement pour l’hôpital public et de la désindexation des pensions de retraites sur l’inflation » explique-t-il. En revanche, il a fait le choix de ne pas voter la censure. « Il est nécessaire de changer de méthode : plutôt que de débattre autour de la nomination d’une personne providentielle à Matignon, nous devons en premier lieu dessiner une nouvelle majorité en mesure de répondre efficacement aux attentes des Français. » Il en appelle « à des négociations parmi les groupes parlementaires désireux d'exercer le pouvoir et souhaitant sortir notre pays de la crise politique dans laquelle il se trouve. Il s’agit ici du préalable à une sortie de crise, avant la tenue des prochaines échéances électorales. »
Pour Sandrine Le Feur, députée Renaissance du Finistère : « Un sursaut des élus du front républicain doit avoir lieu, pour sortir le pays de l’impasse et avancer rapidement. » Le président de la République doit s’exprimer, ce soir, à 20 heures.
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