Ce plan "Grand Froid" est activé lorsqu'un épisode de temps froid dure depuis au moins deux jours et se caractérise par sa persistance, son intensité et son étendue géographique. Actuellement, les températures atteignent des valeurs nettement inférieures aux normales saisonnières dans les 22 départements concernés par le plan.
Depuis 2008, ce dispositif est déclenché au niveau départemental. Il entraîne l'ouverture de milliers de places d'hébergement d'urgence, en plus des 130 000 déjà ouvertes pour l'hiver. Lundi soir dernier, le Premier ministre a souhaité montrer que le gouvernement était attentif à cette situation. Edouard Philippe s'est ainsi rendu au Samu social de Paris. "La question de l'hébergement est une question extrêmement sensible", a-t-il déclaré évoquant la perspective d'ajouter 50 000 places supplémentaires.
Dans le Rhône, 1 200 places sont actuellement mobilisées pour accueillir les personnes sans-abris mais également les migrants. Une demande qui ne cesse de grimper chaque année. En octobre dernier, elle était supérieure de 12 % par rapport à la même période en 2016. Pour Stéphane Bouillon, préfet du Rhône, cette situation fait qu'il est impossible de savoir si les places seront suffisantes.
Le 115 est le numéro que les personnes sans-abris sont invitées à composer pour pouvoir disposer d’une place d’hébergement d’urgence. Toujours dans le Rhône, Nicolas, du collectif des professionnels de l'urgence sociale de Lyon confie à RCF Lyon que l'Etat tente aujourd'hui de minimiser les chiffres des personnes actuellement à la rue.
Outre ces places supplémentaires, le plan "Grand Froid" comprend une cellule de crise installée dans chaque préfecture concernée, qui gère à la fois le 115, les équipes de maraudes et les places disponibles. Les maraudes qu’elles soient pédestres ou véhiculées, diurnes ou nocturnes sont renforcées pour aller à la rencontre de tous les publics. A Rennes par exemple, c'est la Croix Rouge qui gère les maraudes du soir alors que la Société St Vincent de Paul se charge de celles du matin.
Le problème, dans les grandes agglomérations, est que le 115 se trouve régulièrement saturé d’appel et dans l’incapacité de trouver des places pour tout le monde. Alors que beaucoup de personnes se retrouvent à la rue, d’autres sont aiguillées vers des solutions alternatives, comme les hôtels. En Anjou, ce sont ainsi près de 700 places d’hébergement d’urgence qui ont été mis à la disposition des personnes de la rue, dont une soixantaine à la halte de nuit d’Angers.
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