Quel impact l'abstention aura-t-elle dans la gouvernance des départements et des régions ? Qu’est ce que cela préfigure pour le camp présidentiel, pour la droite, la gauche ou encore le Rassemblement national ? Analyse des résultats du second tour des élections régionales et départementales avec Claude Patriat, professeur émérite en science politique à l’université de Bourgogne.
Tous les présidents sortants se sont maintenus à l’issue de ce second tour, à la faveur d’une prime aux sortants liée à un taux d’abstention de près de 66 %. Aucun renversement n’est observé. "C’est une déprime pour les sortants, dans l’image trompeuse des suffrages exprimés et non pas en voix. [...] Ce sont des perdants gagnants. Xavier Bertrand [président réélu dans les Hauts-de-France] a perdu 680.930 voix depuis 2015. Il y a quand même un petit problème dans ces résultats", estime Claude Patriat.
Par ailleurs, "on attendait un vote de la peur, celui du Rassemblement national, et de l’autre côté, un vote de la peur du RN. On n’a pas eu un vote de la peur, on a eu un vote d’indifférence", lâche le professeur de science politique.
Selon lui, la confiance absolue qu’on a dans le président fait que les autres élections apparaissent comme des étapes. "Le local sera toujours un problème pour Emmanuel Macron", affirme Claude Patriat, au regard de l’échec de tous les candidats de la majorité. "La République en marche a été confrontée à des barons en place. [...] Elle infiltre quelques élus mais n’est pas complètement armée face à la vieille garde des partis", conclut-il.
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