Mardi 24 octobre, l'opposition de droite à Clermont-Ferrand a lancé un cycle de rencontres. Le but est de prendre le pouls de la population alors que la capitale auvergnate connaît de gros travaux. Entre inquiétude sur l'avenir de la ville et espoir d'une alternance, les élus veulent mobiliser. De quoi préparer l'élection de 2026 ?
C'est un cadre intimiste qui a été choisi. Une petite salle dans le bar des vignerons à proximité du quartier Croix de Neyrat. Ils sont une petite dizaine à avoir répondu à l'appel, la moyenne d'âge est plutôt élevée.
Celui qui anime ce nouveau rendez-vous, c'est Julien Bony. Nouvel homme fort de la droite clermontoise en devenant le président du groupe d'opposition. Ce qu'il veut, et il le martèle à plusieurs reprises : "enfin une alternance dans cette ville !"
Souriant en accueillant les sympathisants, Julien Bony l'est beaucoup moins au moment de prendre la parole. Appuyant fermement ses paroles par des gestes théâtraux, il fait la liste des "points noirs" selon lui. A commencer par LE sujet d'actualité : les travaux.
A ce thème, les rictus sont nombreux dans la pièce. L'élu insiste : "On en va pas se mentir, ces travaux sont nécessaires, je veux sortir de la caricature. Nous ne sommes pas contre ces aménagements ! Nous critiquons le manque de vision et d'anticipation... Ils devraient être réalisés depuis 15 ans !"
Julien Bony, veux imposer son rythme ou du moins son plan de bataille, il embraye sur l'insécurité. "Elle est à un niveau jamais atteint", "le maire ne prend la mesure de l'insécurité", "la sécurité n'est pas un sujet pour cette majorité...", les piques s'enchaînent.
A notre micro, Catherine, retraitée et habitante du quartier Saint-Jacques est désabusée : "On a peur... L'autre jour, des drogués (sic) étaient assis sur ma voiture, et je n'ai pas pu y accéder, ils m'ont même dit 'si tu n'est pas contente va voir ailleurs'... " souffle t-elle;
Ce à quoi le leader de la droite a une solution : recruter davantage de policiers municipaux.
Ce qui fait débat dans la salle, c'est aussi, ce qu'appelle Julien Bony "le côté Docteur Jekill et Mister Hyde d'Olivier Bianchi". Comprenez, beaucoup de communication, mais peu de résultats concret pour le conseiller municipal.
Sur ce point, un homme présent dans l'assemblée, se disant architecte urbaniste lance "Alors qu'on nous annonce une ville reboisée, je n'ai jamais vu une ville aussi mal construite que Clermont et n'importe qui pourrait dire que ce qu'ils vont faire n'a ni queue ni tête...". La salle acquiesce. Cet habitant du centre-ville rajoute, les sourcils froncés "Et je ne vous parle pas de mes amis commerçants qui sont en train de mourir, ils vont tous partir à ce rythme !"
La soirée s'étire depuis 2h, et Julien Bony se veut prolixe sur les finances. "Nous n'avons plus les sous pour avoir de l'ambition, il n'y a plus rien dans les caisses ! Regardez le trou abyssal du CCAS (NDLR : Centre communal d'action sociale), 10 millions d'euros, on se fout de la gu... du monde... (sic), cette ville est mal gérée !"
La petite assemblée appelle de ses vœux l'alternance, Bony y croit dur comme fer. Mais pour le moment, pas question de dire que c'est un début de campagne : "Il est trop tôt pour le dire, nous sommes concentrés sur l'actualité et les problèmes des Clermontois" nous glisse t-il.
Pour autant, cette petite tournée, qui va aller jusqu'au 19 décembre dans les quartiers de la capitale auvergnate, a déjà un air de campagne.
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