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Climat: ce que nous apprend l'alarmant rapport du Giec

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF,  - Modifié le 9 octobre 2018
Un rapport du Giec sur le climat incite les Etats à engager des transformations rapides et sans précédent pour contenir le réchauffement climatique sous la barre de 1,5 degré.
PixabayPixabay

Un constat sans appel

La planète continue de se réchauffer à un rythme alarmant. Et les engagements actuels des États pour limiter cette hausse sont bien insuffisants. Ce sont les principales conclusions du rapport du Giec, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. 

Le 12 décembre 2015, après deux semaines de négociations intenses, Laurent Fabius, président de la conférence climat, présente un projet d'accord aux délégués des 195 pays participant à la COP21. Un texte qui doit répondre à l'urgence climatique. Pour mieux comprendre ce que cela signifie, le GIEC a été mandaté pour préparer un rapport sur cet objectif. Et sur les moyens d'action pour y parvenir.

Trois ans plus tard, le constat est sans appel. Le monde va devoir engager des transformations rapides et sans précédent, s'il veut limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Pour la climatologue Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du GIEC, c'est un constat lucide et difficile.
 

6.000 études épluchées pour rédiger le rapport

Pour rédiger ce rapport, les experts climat de l'ONU ont épluché 6.000 études scientifiques pour rédiger ce pavé de 400 pages. C'est tout simplement le "résumé" le plus complet des connaissances scientifiques actuelles sur le réchauffement climatique. Chaque petit accès de réchauffement supplémentaire compte, d'autant que dépasser la barre du degré et demi accroit le risque de changements profonds voire irréversibles. C'est ce qu'explique Henri Waisman, co-auteur du rapport et chercheur à l'IDDRI, Institut du développement durable et des relations internationales.

Il y a donc urgence à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Exemple avec ces trois chiffres qui permettent de bien saisir l'enjeu. Limiter le réchauffement climatique à un degré et demi, par rapport à 2 degrés, c'est 55 millions de personnes en moins touchées par la faime en Afrique (CLEMENTS ET AL., 2009), 73 millions de personnes en moins touchées par des vagues de chaleur extrême l'été en Europe (KING ET AL., 2018) et deux fois moins d'espèces animales et végétales menacées d'ici à la fin du siècle par rapport à 3 degrés (WARREN ET AL., 2018).

Pour le Giec, les émissions de CO2 vont devoir chuter drastiquement avant 2030. Et le monde devra atteindre ce qu'on appelle la "neutralité carbone" en 2050. Autrement dit il faudra cesser de mettre dans l'atmosphère plus de C02 qu'on ne en peut en retirer.
 

Tous les secteurs sont concernés

Tous les secteurs sont appelés à ces profondes réductions d'émissions, c'est ce que nous dit Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du Giec. Autre aspect important du rapport du Giec : l'éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités. Pour les experts, si on ne lutte pas contre l'injustice climatique, cela pourrait plonger les populations les plus pauvres dans une pauvreté chronique.

Tout ceci implique donc des choix politiques radicaux et ambitieux, ainsi qu'une remise en question profonde des modèles de production et de consommation. La COP24 se tiendra début décembre à Katowice, en Pologne. Avec l'espoir de voir les chefs d’État et de gouvernement tenir compte de ce rapport. C'est ce que précise Sara Lickel, chargé de plaidoyer Droit à l’alimentation et changements climatiques au Secours catholique-Caritas France, qui participera aux négociations.

A noter que Climate, Land, Ambition and Rights Alliance (CLARA), une coalition composée de nombreuses ONG dont le Secours catholique Caritas France, publiera lundi un rapport complémentaire à celui du GIEC, mettant l’accent sur les droits humains liés à la question climatique. 
 

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