De la plantation à la tablette, "Farm to bar": c'est le label inventé par Serge et Carine Ngassa. Ils ont créé des plantations de fèves au Cameroun, respectueuses de la terre et des Hommes. Fèves qu'ils transforment à Epagny et Villaz, dans le bassin annécien. Reportage.
C'est dans un grand container, derrière le laboratoire d'Epagny, que démarre la vie haut-savoyarde des fèves de Cacao camerounaises. "Nous commençons par les trier, calibrer, torréfier" explique Serges Ngassa, fondateur de Cocoa Valley. "Mais déjà au niveau de la plantation, nous avons travaillé en bio, en permaculture, sélectionné nos variétés de fèves et soigné leur séchage et leur fermentation. Elles arrivent avec ce potentiel d'excellence: il n'y aura pas besoin de beaucoup de sucre pour les sublimer".
Pas beaucoup de sucre, mais beaucoup de travail! Dans l'atelier d'Epagny, à deux semaines de Pâques, une vingtaine de personnes s'activent. Grué de cacao, liqueur de cacao, masse de cacao, puis recette, ganache, moulage, etc... Ici, de A à Z, on crée du chocolat sous toutes ses formes. Et on l'emballe, pour le porter sur les rayons de la boutique. "Cocoa Valley, c'est toute une équipe qui m'accompagne. Et surtout, j'ai ma patronne!" sourit l'entrepreneur en désignant sa femme, qui sert aujourd'hui derrière le comptoir.
Quand ils ont acquis leurs premières terres arables au Cameroun en 2011, Serges et Carine Ngassa souhaitaient lutter contre l'exode rural. Mais ils n'ont pas réussi à vendre leurs fèves à un prix qui leur semblait juste, pour rémunérer les paysans. C'est là que Serges se forme à la torréfaction et la chocolaterie. "J'ai découvert l'expérience unique de créer un produit et de voir briller les yeux des personnes qui goûtent nos chocolats" raconte Serges, avec, lui-aussi, les yeux pétillants de gourmandise. "Pour que l'aventure continue, il faut des chefs et des consommateurs qui s'intéressent à l'origine des produits. Et qui permette aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail". Au Cameroun, sur les plantations de Cocoa Valley, quarante personnes travaillent à temps plein et cent-cinquante personnes aident à la récolte.
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