À l'occasion de la semaine olympique et paralympique, du 24 au 29 janvier, la Colmarienne et ancienne nageuse Béatrice Hess, 26 fois médaillés aux Jeux paralympiques, revient sur les manques et les besoins du milieu du handisport, encore aujourd'hui.
Dans le milieu de la natation, elle est connue comme le loup blanc. Béatrice Hess, 60 ans, originaire de Colmar, possède un palmarès hors-du-commun : 26 médailles aux jeux paralympiques, dont vingt en or. Vingt, comme le nombre de ses années de carrière olympique. Pendant 15 ans, elle a été membre de l'Académie Olympique, où elle a travaillé sur ce qui sert actuellement de support pédagogique pour ces fameuses semaines olympiques et paralympiques.
À Colmar, la municipalité organise des animations, des ateliers découvertes et d'initiation au sport adapté toute la semaine, en lien avec des acteurs locaux du handisport. Béatrice Hess en fait partie. Elle jette un regard concerné, et inquiet sur la situation actuelle en matière de développement du handisport, à l'échelle locale mais aussi nationale.
Paris 2024 a lancé ce que nous faisons déjà à petit niveau. À mon époque, il y a 40 ans, il n’y avait rien du tout. On était des clés pour permettre aux gens d'apprendre à mieux comprendre le sport, les valeurs du sport, le sport pour tous. On avait vraiment du mal à bouger les lignes et désormais de nombreuses classes dans les écoles sont partantes, ce qui permet aux enfants de d’avoir à nouveau confiance en eux grâce au sport.
Et c'est justement ce que Béatrice Hess veut développer : la pédagogie et l'accompagnement autour du sport adapté à l'école. Elle regrette un basculement ces dernières années : moins de jeunes en instituts, et de plus en plus d'entre eux livrés à eux-mêmes hors de ces établissements spécialisés.
On a voulu faire de l'inclusion, mais inclure les jeunes ne suffit pas. Quand les professeurs sont mal ou peu formés, ces jeunes sont mis sur le banc de touche. C'est trop facile : on fait des dispenses, parce qu'on a peur, ou que l'on ne sait pas gérer le handicap, et l'enfant est automatiquement écarté du reste des élèves. Ce n'est pas ce qu'on veut, le sport, c'est joyeux, c'est positif, et c'est avec les copains.
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