Le président chinois est arrivé en France. Après l’Italie et la principauté de Monaco, Xi Jinping, poursuit sa tournée européenne destinée à promouvoir son projet des nouvelles routes de la soie. Mais en quoi consiste plus précisément ce projet ? Quelles sont les intentions de la Chine en Europe ? Pourquoi ce projet inquiète les européens ?
Le président chinois Xi Jinping veut relancer les "nouvelles routes de la soie". Il y travaille depuis quelques années déjà. Il s'agit d'un gigantesque programme d'investissement au-delà des frontières de l’Empire du Milieu.
Le président chinois a déjà réussi à rallier 72 pays à la version moderne de ce corridor économique et commercial. Il s’agit donc à la fois d’établir ou de financer des voies ferrées entre la Chine et l’Europe, ça c’est pour la partie terrestre. Mais il s’agit aussi de routes maritimes avec des investissements dans des dizaines de ports pour faciliter le commerce chinois. Autre enjeu de taille, les nouvelles technologies et le déploiement de la G5, que l’on peut mettre dans la catégorie des routes virtuelles de ce projet.
La Chine tisse sa toile et elle vient de convaincre l’Italie de rejoindre son projet. Un accord a été signé jeudi dernier à l'occasion de la visite du président Xi-Jinping à Rome et pour Pékin c’est une victoire, car c’est le premier pays du G7 à entrer dans ce dispositif. Dans ce projet des routes de la soie, la Chine pose un regard gourmand sur le port italien de Trieste.
Le port de Trieste sur l’Adriatique fera gagner cinq jours de navigation aux bateaux chinois pour débarquer leurs marchandises en Europe. Cet accord pourrait aussi permettre à ce port en pleine perte de vitesse économique de retrouver des couleurs. Un accord par lequel l’Italie espère surtout sortir de la récession.
Si l’Italie a choisi de s’allier à la Chine sur les routes de la Soie, ce projet reste controversé notamment parce qu’il laisse craindre que les pays partenaires se retrouvent pieds et poings liés à Pékin sur le plan financier. Si en Europe le projet chinois divise, l’Italie n’est pas le seul pays à avoir pactisé avec Pékin. Outre l’Italie, la Chine a massivement investi au Portugal et en Grèce où elle a notamment racheté le port du Pirée, mais c’est le cas aussi de la Croatie, de la République tchèque, de la Hongrie, et de la Pologne.
Dans ce contexte, l’Union européenne tente de reprendre la main. La France, l'Allemagne et la Commission souhaitent, contrairement à l'Italie, contrôler davantage les investissements chinois en Europe, en particulier dans les secteurs stratégiques, comme la haute technologie et notamment la 5G. Ils planchent sur un document de travail destiné à rééquilibrer la relation entre l’Union européenne et une Chine à la fois partenaire et rival. C’est dans cet esprit qu’Emmanuel Macron a donc convié demain à Paris par la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, pour une rencontre avec Xi Jinping.
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