Département montagnard par excellence, le département des Hautes-Alpes est confronté aujourd’hui à de nombreux changements. De l’économie à l’écologie, sans oublier le sport, la montagne évolue. On en parle sur RCF avec Cédric Rossi, le directeur de la station de Praloup Ubaye.
Après une saison blanche en raison de la crise sanitaire, c’est peu de dire que l’hiver 2022 était fortement attendu par les stations de sport d’hiver de France. C’était évidemment le cas de la station de Praloup Ubaye, située dans les Hautes-Alpes, l’un des départements montagnards de l’Hexagone par excellence. "On attendait ce moment avec une certaine appréhension. Une saison blanche, c’est une saison où les gens ne sont pas connectés à leur métier, avec leurs habitudes. La perte des habitudes peut amener certaines appréhensions. Il a fallu reconnecter les gens au travail. On s’y est pris très tôt" explique Cédric Rossi, le directeur de la station de Praloup Ubaye sur RCF.
Pour relancer la machine montagne, il faut des bras. Depuis le début de la saison hivernale, on a constaté ici et là en France un manque de personnel, essentiellement saisonnier en matière de sports d’hiver. Pour Cédric Rossi, "cela dépend de l’écosystème des stations. Ici, les gens peuvent se déplacer pour travailler et pour avoir un projet de vie été/hiver, donc nous n’avons pas eu spécialement de problématique de main d’œuvre. Par contre, ce sont des métiers de plus en plus technologiques. Il y a le problème des hommes-clés, qui peuvent être de plus en plus difficiles à ramener dans les vallées".
Indépendamment de la crise sanitaire du Covid-19, le monde de la montagne est en mutation. Le réchauffement climatique nous met face à des défis. "Cela fait de nombreuses années que l’on fait face à des aléas climatiques, que ce soit le manque de neige ou le manque d’eau durant l’hiver. Maintenant, avec le réchauffement climatique, nous avons des épisodes de froid qui sont à la fois moins fréquents et plus courts en durée. On doit continuer à s’adapter. Les stations de ski sont des systèmes assez résilients face au climat. Mais c’est vrai que quand on fait des projets en station, on le fait sur 20 ou 30 ans. Il y a des études qui montrent que l’on peut encore avoir de l’activité jusqu’en 2050. Il est important d’engager une mutation et de ne pas rester avec des œillères" lance le directeur de la station de Praloup.
Parmi les solutions réfléchies pour conserver un domaine skiable de qualité, il y a le stockage de l’eau, pour la neige de culture. "L’idéal, c’est d’avoir un lac naturel au sommet du domaine skiable. Tout le monde n’a pas cette configuration. Nous avons une réserve colinéaire qui est au sommet du domaine, qui permet de faire fonctionner les canons par gravité. C’est un point fort. Après, on essaie d’enneiger le plus rapidement possible durant les périodes de froid. Plus le débit est important, plus on arrive à faire la quantité de neige utile pour l’ensemble de l’économie, le plus rapidement possible. Nous devons apporter une garantie aux clients et aux socio-professionnels du secteur" conclut Cédric Rossi.
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