Ils sont en première ligne face au nouveau coronavirus, mais sont-ils bien préparés et bien protégés ? Face à cette situation assez inédite, certains d’entre eux se plaignent du manque d’anticipation et de moyens auquel ils sont confrontés. Alors paradoxalement, depuis quelques semaines, le quotidien de Kelly Ghaem n’a pas spécialement changé. Cette généraliste lyonnaise enregistre un nombre à peu près normal de consultations cette année, et pour des symptômes qui se rapprochent souvent de ceux d’un rhume ou d’une grippe. A ceci près toutefois qu’une question revient dans toutes les bouches de ses patients, ces derniers temps : est-ce que ces symptômes sont liés au coronavirus ? Elle s'en explique sur RCF.
Kelly Ghaem est, pour sa part, plutôt sereine. Même si elle reconnaît qu’il est quasiment impossible de faire une distinction entre les symptômes liés à un virus classique, et ceux qui sont liés au Covid-19. Pour les personnes présentant des symptômes qui correspondent à ceux du Covid-19, et qui reviennent d’une zone à risque ou qui ont été en contact très proche avec une personne infectée, la démarche à suivre du côté des médecins est clairement définie. C’est ce que confirme sur RCF Alexandra Mailles. Elle est épidémiologiste à Santé Publique France.
Les médecins semblent bien informés pour affronter l’épidémie de coronavirus. Mais pour le président de la Confédération des syndicats médicaux français, la difficulté est ailleurs. Les médecins généralistes ne seraient pas assez protégés. Emmanuel Macron a indiqué mardi dernier que l’Etat allait réquisitionner tous les stocks et la production de masques de protection, pour les distribuer aux personnes infectées mais aussi aux personnels de santé.
Mercredi dernier, Olivier Véran a indiqué que 15 millions de masques chirurgicaux avaient été prélevés sur le stock de l’Etat. Le ministre de la Santé en a d’ailleurs profité pour garantir que l’utilisation de ces masques chirurgicaux était tout autant efficace que celles des masques dits FFP2.
Pourtant, Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français, réclame malgré tout des masques FFP2 pour les généralistes. Les masques, c’est le nerf de la guerre. Mais l’argent aussi, évidemment. Jean-Paul Ortiz est en discussion avec le gouvernement pour déterminer les conditions d’indemnisations des médecins confinés.
En attendant, les généralistes n’ont sans doute fini d’être confrontés au coronavirus. Pour l’instant nous sommes encore dans la phase 2 de l’épidémie, mais Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, a affirmé hier qu’il serait "peu probable" de ne jamais atteindre la phase 3.
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