Après plusieurs années de sommeil de l'antenne locale, SOS Racisme a repris son activité en Moselle. Rencontre avec Jean-Rémy Dushimiyimana, président depuis un an, qui s'est entretenu avec RCF à Metz : l’occasion de revenir sur l’état de santé de l’association dans la région et sur ses actions de lutte contre les discriminations.
SOS Racisme Moselle tout comme sa maison mère nationale, entreprend des actions fondées sur trois sujets, la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations. Pour ce faire l’association a plusieurs méthodes, elle peut intervenir notamment auprès des établissements scolaires ou au sein des organismes de missions locales pour effectuer de “l’éducation populaire”. L’association met aussi en place un accompagnement avec les victimes de discriminations en proposant d’offrir un rapprochement avec des avocats pour entamer une procédure judiciaire et permettre d’amener les manquements à la dignité humaine devant la justice.
Le "testing", une pratique au cœur de la lutte
Le dernier volet d’activités concerne la sensibilisation au grand public par des manifestations, comme celle organisée contre la loi immigration, le 21 janvier dernier, mais aussi via la mise en place d’opérations appelées “testing” pour détecter les discriminations au sein d’entreprises ou d'institutions. Une pratique légale inventée en 1939, oubliée puis remise au goût du jour par SOS Racisme à la fin du 20ème siècle qui consiste à prouver une discrimination par la comparaison de résultats obtenus par deux candidats identiques qui n’ont de différent que la caractéristique testée (exemple : la couleur de peau, l’orientation sexuelle, l’origine ethnique..) à un processus de sélection test, entretien d’embauche etc.
En mars 2024, SOS Racisme Moselle à rendu public les résultats d’un "testing" mis en place auprès de 19 agences immobilières de la région. Expérience dans laquelle, l’association s’est faite passer pour un particulier cherchant à louer selon la seule condition que les nouveaux locataires ne soient ni noirs ni arabes. D’après le président, les ¾ des agences ont accepté de pratiquer cette sélection basée sur des critères racistes.
La banalisation du racisme du quotidien
Une discrimination raciale qui s’explique selon Jean-Rémy Dushimiyimana par la mise en relation qui peut exister “pour certaines chaînes TV” entre la criminalité et l’origine ethnique ou la couleur de peau des fautifs. “Une façon de dire les choses qui revient à exprimer que le fait que la personne soit noire ou arabe ferait d’elle une criminelle” ajoute le président de SOS Racisme Moselle. Des insinuations qui “banalisent le racisme du quotidien”.
Ne pas oublier pour ne pas réitérer les erreurs du passé
Par devoir de mémoire et pour se souvenir de l’horreur originelle d’où provient ce racisme contemporain, l’association SOS Racisme Moselle, à organisé une table ronde de réflexion, jeudi 23 mai, jour d’hommage national aux victimes de l’esclavage. Un atelier de parole ouvert à tous sur le thème de la “mémoire de l’esclavage dans l’espace public”, pour susciter une prise de conscience sur les origines du racisme.
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